Mémoire, y compris stage professionnalisant[BR]- Séminaires méthodologiques intégratifs[BR]- Facteurs entravant une alimentation conforme aux recommandations nutritionnelles pour les personnes diabétiques de type 2 à l'Hôpital Central de Yaoundé, au Cameroun.

Abstract

Introduction : Le diabète de type 2 constitue un enjeu majeur de santé publique dans laquelle l’alimentation joue un rôle crucial (1–4). Les recommandations nutritionnelles sont émises mais, de nombreux patients peinent à les suivre (5,6). Objectifs : Cette étude vise à identifier les facteurs perçus pouvant entraver une alimentation conforme aux recommandations nutritionnelles chez les patients diabétiques de type 2 suivis à l’hôpital central de Yaoundé, au Cameroun. Méthodes : Une étude quantitative observationnelle et transversale a été menée auprès de 61 patients recrutés par échantillonnage de commodité. Les données sont collectées via un questionnaire sur les caractéristiques sociodémographiques et de santé, habitudes alimentaires (PDAQ) et croyances et perceptions des patients sur le diabète et son alimentation (HBM). Les analyses avec R ont inclus une analyse descriptive et des régressions linéaires (univariées et multivariées) ; une régression logistique univariée a également été conduite à titre exploratoire pour identifier les variables associées à l’observance. Résultats : Le score moyen du PDAQ était de 42.15, 82% avaient une bonne observance alimentaire. La majorité des patients perçoivent l’importance de l’alimentation dans la gestion du diabète de type 2, mais 62,3% disent ne pas toujours savoir comment l’adapter et 57,4% ne pas connaitre les portions d’un repas équilibré. Pour 68,9% l’incompréhension des proches rend difficile le respect des recommandations. 26,2% des patients croient que leur diabète est causé par une malédiction ou force surnaturelle. Les aliments sains sont perçus comme étant trop chers (75,4%). Les personnes ayant accès aux consultations diététiques avaient 4,3 fois plus de chances d’avoir une bonne alimentation que ceux n’y ayant pas accès (21,3%). La capacité perçue des patients à adapter leurs repas culturels était associée à l’amélioration du score PDAQ (coef = 5,60 ± 2,09 ; p-value = 0,010), et les cas d’accord avaient 7,5 fois plus de chances d’adhérer aux recommandations que ceux n’étant pas d’accord. La consommation d’alcool occasionnelle était associée à une diminution du PDAQ par rapport à ceux n’en consommant jamais (coef = -4,98 ± 1,75 ; p-value = 0,006). Conclusion : ces résultats indiquent la nécessité d’améliorer l’accès aux consultations diététiques, d’utiliser des outils éducatifs visuels et personnalisés en ciblant les portions et la répartition journalière de l’alimentation. Et enfin, de promouvoir des collaborations médecins/guérisseurs traditionnels pour une sensibilisation inclusive.