Mémoire, y compris stage professionnalisant[BR]- Séminaires méthodologiques intégratifs[BR]- L'expérience des infirmièrs sur la sédation profonde et continue jusqu'au décès dans deux hôpitaux de la région liégeoise (clinique CHU-Liège et CHR-Citadelle)

Abstract

Résumé Introduction : La sédation profonde et continue jusqu’au décès est une intervention médicale dans le cadre des soins palliatifs (23, 25). Cette procédure vise à soulager des symptômes intolérables, dits réfractaires, chez des patients en phase terminale (13, 16). Bien qu’elle poursuive un objectif clairement défini — apaiser la souffrance chez les patients en fin de vie—, cette procédure demeure une pratique complexe, à la croisée d’enjeux techniques, éthiques et émotionnels. Matériel et méthode : Cette étude qualitative exploratoire, menée au centre hospitalier universitaire de Liège (CHU de Liège) et au centre hospitalier régionale Citadelle (CHR de la Citadelle), s’appuie sur une approche phénoménologique rétrospective. Au total, 11 entretiens semi-directifs ont été menés auprès d’infirmiers exerçants dans des unités d’oncologie et de soins intensifs possédant une expérience de cette pratique médicale. Trois axes ont été explorés : la signification attribuée à la sédation profonde, le vécu lors de sa mise en œuvre, et le soutien reçu de l’équipe pluridisciplinaire. Résultats : Les résultats suggèrent que cette procédure est connue et maîtrisée, mais vécue de façon différente selon le contexte clinique et l’intensité émotionnelle. Les infirmiers jouent un rôle central dans la vigilance clinique et l’accompagnement des patients et leurs proches. Les infirmiers interroges ont clairement établie une distinction médicale entre la sédation profonde et l’euthanasie. La présence de l’équipe mobile de soins palliatifs est perçue comme un soutien technique et émotionnel essentiel, lors des situations cliniques complexes. Conclusion : Cette recherche met en évidence la nécessité d’une coordination multidisciplinaire efficiente et de dispositifs de débriefing structurés permettant aux soignants de partager leur vécu. L'amélioration de cette pratique repose sur le renforcement simultané des compétences techniques et relationnelles, associé à un soutien institutionnel constant (15). L’objectif final est de garantir aux patients et à leurs proches un accompagnement respectueux et adapté à la singularité de chaque fin de vie, tout en soutenant les équipes dans la réalisation de cette intervention médicale.