Mémoire, y compris stage professionnalisant[BR]- Séminaires méthodologiques intégratifs[BR]- Influence de l'urbanisme sur la santé des résidents urbains : comparaison des quartiers de Cointe et d'Amercœur, à Liège (Belgique)

Abstract

Introduction : D’ici 2050, 68% de la population mondiale devrait vivre en zones urbaines, modifiant les déterminants de santé et les politiques publiques. L’urbanisme influence directement la santé via la qualité de l’air, le bruit, la mobilité, les espaces verts ou encore la gestion des risques environnementaux. Historiquement, la santé publique a orienté l’aménagement urbain pour lutter contre les épidémies et améliorer l’hygiène. Aujourd’hui, les approches intègrent prévention, promotion de la santé, justice environnementale et participation citoyenne. Les villes concentrent des risques multiples de morbidité et de mortalité qui nécessitent des politiques intégrées. Les inégalités environnementales exposent particulièrement les populations précaires, renforçant les écarts de santé. Matériel et méthodes : Cette étude qualitative exploratoire, menée dans les quartiers liégeois de Cointe et d’Amercœur, vise à comparer la perception des habitants sur l’influence de l’urbanisme sur leur santé. Des entretiens semi-directifs ont été menés auprès de 20 résidents (10 par quartier), à partir d’un guide d’entretien basé sur les critères du guide « Agir pour un urbanisme favorable à la santé » pour les thèmes liés à l’urbanisme, et sur ceux de l’outil interne du CCNPPS pour les thèmes liés à la santé. Résultats : Le cadre de Cointe est perçu comme calme, verdoyant, propre, avec une bonne qualité de l’air et un accès aisé aux espaces de loisirs. Ce quartier est associé à un sentiment de sécurité et à des conditions favorables à la santé mentale et physique. À Amercœur, l’environnement est décrit comme dense, bruyant, gris, sale, et peu entretenu. Les habitants y expriment un sentiment d’insécurité, une mauvaise qualité de l’air, et un manque d’espaces verts et de loisirs. Dans les deux quartiers, on note un manque d’infrastructures adaptées aux cyclistes et usagers vulnérables. La localisation est vue positivement dans les deux cas, avec un accès facile aux transports et grands axes. Conclusion : Cointe est perçu comme plus favorable à la santé, tandis qu’Amercœur présente davantage de contraintes environnementales et sociales. Les résultats confirment que l’urbanisme influence les inégalités sociales de santé et soulignent l’importance de considérer la perception des habitants. Concevoir des villes favorables à la santé requiert infrastructures, écoute et justice territoriale.