Mémoire, y compris stage professionnalisant[BR]- Séminaires méthodologiques intégratifs[BR]- Projet de lutte contre la précarité menstruelle en milieu scolaire : Quels sont les effets du projet "Sang Stress" sur le sentiment d'autodétermination des usagères ?

Abstract

Problématique : La précarité menstruelle est une problématique importante de santé publique, qui touche 500 millions de personnes à travers le monde. Souvent vue comme financière, elle recouvre également des enjeux sanitaires, infrastructurels et éducationnels. Le milieu scolaire n’est pas épargné. C’est pourquoi Wallonie-Bruxelles Enseignement, chargé de l’éducation en Fédération Wallonie-Bruxelles, a mis en place un programme nommé Sang Stress, qui a pour objectif de réduire la précarité menstruelle avec plusieurs axes : distribution de protections menstruelles, animations et formations à destination des élèves et professeurs, diminution du tabou entourant les règles et de la charge mentale qui pèse sur les jeunes à l’école. Cadre théorique : Ces objectifs peuvent être mis en parallèle avec les composantes de la théorie de l’autodétermination ; concept psychologique se définissant comme la possibilité pour les individus de prendre des décisions éclairées en utilisant leurs connaissances et compétences. Ses composantes sont le sentiment de compétence, le sentiment d’autonomie et le sentiment d’appartenance sociale. Matériel et méthodes : Une approche déductive a été utilisée pour étudier les effets du projet sur le sentiment d’autodétermination des usagères. Recherche phénoménologique, elle a mobilisé la méthode de l’entretien semi-dirigé et celle de l’analyse thématique pour arriver à des pistes de réponse à la question de recherche. 13 jeunes issues de trois écoles ont été interrogées. Résultats : Les résultats principaux mettent en avant, pour le sentiment de compétence, un niveau de connaissances limitées et un état des sanitaires trop peu propice à une gestion compétente des menstruations. Pour le sentiment d’autonomie, une forme plus élevée d’autonomie due à la disponibilité de protections hygiéniques, mais entravée par un accès réduit aux sanitaires en milieu scolaire. Pour le sentiment d’appartenance sociale, une appartenance sociale renforcée par la diminution de la charge mentale mais inhibée par la persistance du tabou entourant les règles et par le déni des effets de la douleur sur la vie des jeunes ; ces deux éléments ont par ailleurs un effet sur la charge mentale des jeune interviewées. Conclusion : Le projet, s’il représente une avancée dans les écoles, ne rencontre pas tous ses objectifs et ne consolide pas entièrement le sentiment d’autodétermination des jeunes.