Mémoire de fin d'études: De l'hygiénisme au développement durable : quand l'architecture est considérée comme un instrument de transformation des comportements sociaux

Abstract

Ce mémoire explore l’évolution des grands récits idéologiques qui ont façonné l’architecture et l’urbanisme depuis le XIXᵉ siècle, en étudiant comment ceux-ci ont orienté non seulement la forme de la ville, mais aussi les comportements attendus de ses habitants. De l’hygiénisme industriel à l’urbanisme durable contemporain, en passant par les visions modernistes et leurs critiques postmodernes, chaque période a vu émerger des normes spatiales et techniques traduisant des attentes sociales spécifiques. L’objectif principal est de comprendre comment l’espace construit devient un outil d’encadrement, de pédagogie sociale, voire de contrôle implicite. Quelles figures de l’habitant ces idéologies véhiculent elles ? Quel rapport entre les intentions des concepteurs et la réalité vécue ? En mobilisant une méthode d’analyse comparative et ancrée (Grounded Theory), ce travail s’appuie sur des sources variées (traités, chartes, règlements, plans, revues…) et croise les regards d’architectes, d’urbanistes et de penseurs critiques comme Henri Lefebvre, Lewis Mumford, Françoise Choay ou encore Pascal Tozzi. Au-delà d’un simple parcours historique, ce mémoire cherche à révéler les continuités et ruptures dans la manière dont l’espace urbain est utilisé comme instrument de transformation sociale. Il propose une lecture engagée du rôle de l’architecte et interroge la place de l’usager dans les dispositifs normatifs. Cette réflexion s’inscrit dans une volonté de concevoir des espaces plus justes, plus sensibles et plus adaptés aux réalités multiples de la ville contemporaine.