Mémoire de fin d'études: L'architecture de l'isolement individuel en milieux coercitifs : entre nécessité et contrainte

Abstract

Dans de nombreux milieux fermés - prisons, hôpitaux psychiatriques, palais de justice ou institutions pour mineurs - l'isolement individuel reste une pratique courante, à la croisée de la sécurité, de la protection et de la sanction. Pourtant, au-delà de son usage institutionnel, cet isolement s'inscrit toujours dans un espace précis, pensé et aménagé pour contenir. Ce mémoire analyse la manière dont l'architecture de ces cellules d’isolement est diversement conçue, vécue et utilisée, selon quatre contextes étudiés en Belgique francophone : la prison de Lantin, la clinique psychiatrique Notre-Dame des Anges, le Palais de justice de Liège et l'IPPJ de Fraipont. L'étude s'appuie sur des visites de terrain, des relevés architecturaux, des entretiens avec des professionnels et une revue de la littérature existante. La comparaison de ces dispositifs met en évidence des constantes - mobilier réduit et fixé, contrôle des équipements, surveillance renforcée - ainsi que des variations reflétant les logiques propres à chaque milieu, qu'elles soient punitives, thérapeutiques, préventives, transitoires ou éducatives. Si certaines évolutions architecturales cherchent à humaniser ces espaces, leur configuration reste partout fondée sur les mêmes principes de sécurité et de contention, chaque contexte y imprimant toutefois sa propre finalité.