Mémoire de fin d'études: Étude de cas d'une cité ouvrière dans le village de Sclayn : La Cité Tonglet

Abstract

Cette étude vise à documenter et analyser la Cité Tonglet, un ensemble ouvrier construit en 1926 à Sclayn, en commune d’Andenne. Elle est commanditée par la famille Tonglet, des industriels locaux évoluant dans l’exploitation de carrières de calcaire et de dolomie. Bien que d’autres monuments du village ont été documentés, comme l’église Saint-Maurice ou la cité de La Villette, la Cité Tonglet n’avait jusqu’ici fait l’objet d’aucune étude approfondie, ce qui motive ce travail. Il débute par une contextualisation historique du logement ouvrier en Belgique, depuis la révolution industrielle du XIXe siècle jusqu’à l’entre-deux-guerres. Il retrace l’évolution des politiques de logement social, les modèles architecturaux, notamment le type Mulhouse et les cités-jardins, et les enjeux sanitaires et sociaux liés à l’habitat ouvrier. Il s’intéresse également aux cités ouvrières en Wallonie et dans les pays limitrophes. L’étude se poursuit par une analyse du contexte industriel de Sclayn, marqué par les usines Dumont et carrières Tonglet. Elle détaille les activités des deux familles industrielles, les carrières exploitées, et les raisons stratégiques ayant motivé la construction de logements ouvriers à proximité des sites de production. La Cité Tonglet est ensuite étudiée dans son ensemble : son implantation en courée, son accessibilité, ses façades en briques rouges, ses toitures en demi-croupe, et ses éléments architecturaux distinctifs tels que des lucarnes, une potale mais aussi des ancres de façade. Cette étude de cas décrit les habitations dans leur état d’origine, leur agencement intérieur, les matériaux utilisés, et les transformations observées jusqu’en 2025. Une enquête de terrain et des entretiens avec les habitants permettent de reconstituer les usages, les adaptations aux normes modernes et les évolutions typologiques des châssis et annexes. Enfin, une analyse architecturale met en évidence que la cité ne s’inspire pas du modèle des cités-jardins en vogue à l’époque, mais plutôt du modèle Mulhouse du XIXe siècle, avec des groupements de quatre maisons sous une même toiture. Ce choix atypique soulève des interrogations sur les intentions du commanditaire ou de l’architecte, resté inconnu. Ce travail vise à combler un vide documentaire, à valoriser un patrimoine ouvrier méconnu, à s’interroger sur l’évolution de cet habitat ouvrier érigé depuis 100 ans tout en préservant son authenticité.