Mémoire de fin d'études: Esthétique et politiques de la maintenance, réapprendre à voir nos bâtiments au travers de celles et ceux qui en prennent soin

Abstract

Abstract Dans Le Soin des Choses : Politiques de maintenance, les sociologues Denis et Pontille explorent la maintenance au travers de pratiques de celles et ceux qui l’opèrent. Dans le champ de l’architecture, encore largement dominé par une culture de l’innovation, l’entretien est souvent relégué en marge et peu interrogé en tant que relation active et continue au bâti. Cette recherche se tourne vers la maintenance de l’architecture pour explorer la relation continue et sensible que les mainteneurs tissent avec les bâtiments. Elle s’intéresse à la manière dont les gestes de soin, souvent invisibles, voire invisibilisés, participent pourtant à faire durer, exister et évoluer l’architecture. L’enquête repose sur une approche croisant ethnographie et entretiens qualitatifs. Elle suit une équipe de maintenance ainsi qu’un agent logé au sein d’établissements d’enseignement, et mène des entretiens exploratoires auprès de gestionnaires de maintenance. Ces terrains ont permis d’analyser des pratiques, d’observer des gestes et de décrire des situations de cohabitation entre architecture, mainteneurs et autres usagers, au travers de pratiques répétitives, réparations de fortune, rondes, attentions,… Ce travail vise à enrichir une littérature encore timide, mais émergente, sur la maintenance en architecture, en l’ancrant dans des analyses réalisées sur terrain. Il tente de déconstruire le mythe du bâtiment pensé comme un objet figé et autonome, notamment par les modernistes, pour le reconnaître comme un lieu habité, soutenu et maintenu par des pratiques d’humains sensibles. Les résultats attendus invitent à repenser l’architecture à partir de ses gestes d’entretien et à souligner le rôle primordial de la maintenance dans la vie des bâtiments. Cette recherche propose de reconsidérer non seulement des manières de concevoir, mais aussi d’habiter, de gérer et de transmettre les architectures existantes, qu’elles soient modestes ou prestigieuses.