Étude de l'impact de la structure forestière sur la diversité et l'activité des chiroptères en Ardenne

Abstract

La structure forestière joue un rôle déterminant dans la configuration des habitats et peut influencer la diversité et l’activité des communautés de chiroptères. Ce travail vise à évaluer l’impact de deux types de structure verticale (une structure étagée et une structure uniforme) sur les chauves-souris en forêts feuillues Ardennaise, à l’aide d’un protocole bioacoustique en hauteur. L’étude a été menée dans quatre localités réparties entre le nord et l’ouest de l’Ardenne, avec un total de 16 stations échantillonnées pendant 10 jours répartis entre avril et juin. Les analyses ont porté sur la diversité alpha (indices de Shannon, Simpson, Berger-Parker, richesse spécifique) et la diversité bêta (composition des assemblages), ainsi que sur l’activité acoustique des groupes taxonomiques. Les résultats montrent que la structure forestière n’a pas d’effet significatif global sur la diversité spécifique, mais peut influencer l’activité acoustique dans certains contextes régionaux. En particulier, une activité plus élevée a été observée dans les forêts uniformes du nord, notamment pour les murins. La région géographique apparaît comme un facteur structurant majeur, avec des différences significatives dans la composition des communautés et l’identification d’espèces indicatrices propres à chaque région. Ces résultats soulignent l’importance de diversifier les pratiques sylvicoles, en intégrant des forêts ouvertes, du bois mort et des arbres sénescents, afin de favoriser les micro-habitats et les conditions de vol adaptées aux différentes guildes de chiroptères. Ils mettent également en évidence les limites méthodologiques liées à l’échantillonnage spatial et à la stratification verticale, et appellent à une approche tridimensionnelle pour les recherches futures.