Mémoire, y compris stage professionnalisant[BR]- Séminaires méthodologiques intégratifs[BR]- Perturbateurs endocriniens dans les emballages alimentaires plastiques : perception des consommateurs, comportements d'achat et enjeux de santé publique.

Abstract

Introduction : Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances chimiques pouvant, même à faibles doses, altérer le système hormonal et provoquer divers effets néfastes. L’alimentation représente une source majeure d’exposition, en particulier via les emballages plastiques qui se composent des substances dangereuses tels que bisphénols, phtalates ou PFAS. Malgré le cadre de la législation européenne et nationale, la question des substances non intentionnellement ajoutées (NIAS) et la perception réelle des consommateurs restent insuffisamment étudiées. C’est pourquoi, l’étude vise à évaluer la connaissance, la perception, la confiance et les comportements des consommateurs vis-à-vis des PE dans les emballages alimentaires. Méthodes : Une enquête quantitative transversale a été conduite auprès d’adultes francophones en Belgique, France et Luxembourg, via un questionnaire en ligne, construit de 34 questions fermées, basé sur les modèles KAP et Health Belief Model. Les données, recueillies auprès de 89 répondants, ont été analysées par les tests du Chi² et de régressions logistiques binaires. Résultats : L’échantillon était majoritairement féminin (76 %), âgé de 26 à 50 ans, et diplômé du supérieur (78,7 %). Malgré un pourcentage élevé de 87,6 % ayant déjà entendu parler des PE, le niveau de connaissance perçu restait faible (médiane = 2/5). La connaissance autoévaluée était significativement associée à la volonté d’arrêter de consommer un produit (OR = 2,93 ; p = 0,0393) et/ou de payer plus cher pour éviter les PE. Les femmes et les diplômés se montraient plus critiques et volontaire à lire les étiquettes. Les résultats de la confiance étaient faibles pour les marques, modérés envers les autorités, et moyens concernant les étiquettes. Cependant, cette confiance augmentait avec le niveau de connaissance (OR = 2,85 ; p = 0,0132). Conclusion : Malgré la sensibilisation au concept de PE élevée, la compréhension scientifique reste limitée. La connaissance perçue, plus que la simple connaissance du concept des PE, favorise les comportements préventifs. Des stratégies de communication claires, contextualisées et adaptées aux profils sociodémographiques se présentent comme essentielles pour renforcer la prudence et réduire l’exposition des PE via l’alimentation.