Quels sont les freins et les leviers à la mise en place de projets de désimperméabilisation des cours d'école ? Retour d'expériences sur des projets menés à Bruxelles.

Abstract

Le changement climatique entraîne une intensification des inondations liées aux précipitations extrêmes ainsi qu’une augmentation des vagues de chaleur, particulièrement marquées en milieu urbain. L’imperméabilisation importante des surfaces accentue ces phénomènes en perturbant le cycle hydrologique, caractérisé par une infiltration quasi inexistante, une évaporation réduite et un ruissellement accru. La Gestion Intégrée des Eaux Pluviales (GIEP) constitue une piste d’action pour restaurer ce cycle, favoriser l’infiltration et créer des îlots de fraîcheur. Ces dispositifs hybrides se développent progressivement en ville et investissent désormais les cours d’école, offrant un cadre plus naturel et divers bénéfices tels que la réduction des fortes chaleurs, un soutien pédagogique et l’amélioration du bien-être des élèves. Ce travail vise à analyser les conditions de mise en place de ces projets à Bruxelles. L’étude repose sur l’analyse de différents cas à travers des entretiens menés auprès des acteurs impliqués, permettant de recueillir et de comparer leurs retours d’expérience. Les principaux freins identifiés concernent le budget et la crainte des utilisateurs, bien que ces derniers ne soient pas toujours jugés les plus déterminants par certains intervenants. Le levier le plus fréquemment cité est l’apport budgétaire, aspect peu évoqué dans l’état de l’art. La solution la plus efficace ressortant de l’analyse est la participation active des utilisateurs, favorisant l’adaptation des projets à leurs besoins et réduisant leurs réticences. Enfin, ce travail ouvre des perspectives de recherche à long terme, notamment l’évaluation approfondie de ces cours d’école sous l’angle des services écosystémiques, de la biodiversité et des usages... dans 3 à 5 ans afin de mesurer pleinement les effets des aménagements.

Climate change leads to an increase in floods caused by extreme rainfall and more frequent heat waves, especially in urban areas. The high level of impermeable surfaces amplifies these phenomena by disrupting the water cycle, which is characterized by almost no infiltration, reduced evaporation, and increased runoff. Integrated Stormwater Management is a potential solution to restore this cycle, promote infiltration, and create cool islands. These hybrid systems are gradually being implemented in cities and are now appearing in schoolyards, providing a more natural environment and offering various benefits such as reducing heat, supporting education, and improving student well-being. This study aims to analyze the conditions for implementing these projects in Brussels. The research is based on the analysis of several cases through interviews with the stakeholders involved, allowing the collection and comparison of their feedback. The main obstacles identified are budget constraints and user concerns, although these are not always considered the most decisive by some participants. The most frequently cited lever is financial support, which is rarely mentioned in the literature. The most effective solution identified is the active participation of users, which helps adapt the projects to their needs and reduces resistance. Finally, this work opens perspectives for long-term research, particularly in the in-depth evaluation of these schoolyards regarding ecosystem services, biodiversity, and usage over a period of 3 to 5 years, in order to fully measure the impact of these interventions.