Quels sont les liens entre l'intolérance à l'incertitude et l'insomnie?

Abstract

Contexte : A ce jour, très peu d’études se sont penchées sur le lien existant entre l’intolérance à l’incertitude et la sévérité de l’insomnie. Par ailleurs, celles-ci ne font pas consensus concernant cette association. Certaines suggèrent un lien positif direct entre l’intolérance à l’incertitude et l’insomnie, d’autres avancent que ce lien est médié par d’autres variables telles que l’inquiétude, et d’autres ne parviennent pas à confirmer cette association. Objectifs : Ce mémoire a pour objectif principal d’explorer le lien entre l’intolérance à l’incertitude et la sévérité de l’insomnie. Nous avons également cherché à examiner les relations existantes entre l’intolérance à l’incertitude et d’autres variables associées au sommeil, telles que les croyances dysfonctionnelles liées au sommeil et l’inquiétude. Méthodologie : Une étude en ligne a été réalisée sur un échantillon de 263 adultes tout-venants, âgés entre 18 et 65 ans. Cette étude était constituée de divers questionnaires évaluant les croyances dysfonctionnelles liées au sommeil, l’insomnie, l’intolérance à l’incertitude ainsi que l’inquiétude. Résultats : Nos résultats ont permis de mettre en évidence une corrélation positive significative entre l’intolérance à l’incertitude et la sévérité de l’insomnie. Il semblerait également que l’intolérance à l’incertitude soit également corrélée positivement aux croyances dysfonctionnelles ainsi qu’à l’inquiétude. Cependant, nos résultats révèlent que lorsque les croyances dysfonctionnelles et l’inquiétude sont prises en compte, l’intolérance à l’incertitude ne permet pas de prédire significativement l’insomnie. Conclusion : L’intolérance à l’incertitude semble être positivement associée à l’insomnie, et pourrait ainsi constituer un point de vigilance dans le traitement de cette dernière Toutefois, nous ne pouvons à ce stade pas avancer que l’intolérance à l’incertitude constitue un levier thérapeutique à privilégier dans le traitement de l’insomnie, car ce construit semble être considérablement recouvert par les notions de croyances dysfonctionnelles liées au sommeil et d’inquiétude, déjà ciblées par les protocoles de traitement par TCC-I. Il serait intéressant pour des recherches futures d’utiliser des analyses statistiques plus avancées, permettant de comprendre plus précisément l’impact de l’intolérance à l’incertitude sur le sommeil, en identifiant les variables médiatrices de cette relation.