Etude des effets d'une thérapie de groupe de l'insomnie chez des patients déprimés : étude de cas multiples

Abstract

Contexte : L’insomnie chronique, fréquemment associée à des symptômes dépressifs dans une relation bidirectionnelle, s’accompagne de fatigue et d’inquiétudes, et constitue un problème de santé public majeur affectant la qualité de vie. La thérapie cognitive et comportementale pour l’insomnie (TCC-I) est reconnue comme traitement de première intention, mais peu d’études examinent ses effets en format de groupe chez des patients dépressifs, et encore moins en combinant approches quantitatives et qualitatives. Objectifs : Ce mémoire visait à évaluer les effets d’une TCC-I de groupe sur l’insomnie, la dépression, la fatigue et les inquiétudes, en supposant une mélioration après l’intervention. Un volet qualitatif explorait l’évolution du vécu du trouble, les mécanismes de changement perçus, l’adhésion au traitement et l’expérience globale de la thérapie. Méthodologie : Une étude de cas multiples (N=4) a été menée auprès de patients adultes insomniaques présentant des symptômes dépressifs. L’intervention comprenait 5 séances de TCC-I de groupe, évaluée avant et après la thérapie à l’aide de questionnaires standardisés portant sur l’insomnie, la dépression, la fatigue, les inquiétudes, les croyances liées au sommeil, la satisfaction des participants, ainsi qu’une mesure quotidienne des inquiétudes et des entretiens semi-structurés. Résultats : Tous les participants ont présenté une diminution de l’insomnie, et trois ont montré une amélioration notable des symptômes dépressifs. Les inquiétudes et la fatigue ont évolué de manière plus variable. L’analyse qualitative a mis en évidence plusieurs mécanismes de changement, tels que la restructuration cognitive, le lâcher-prise sur le contrôle du sommeil, le renforcement du sentiment d’auto-efficacité et le soutien social lié au groupe. L’expérience globale de la thérapie a été évaluée comme positive par tous les participants. Conclusion : La TCC-I de groupe apparaît comme une approche pertinente et bien acceptée pour réduire l’insomnie et les symptômes dépressifs, avec des effets plus variables sur la fatigue et les inquiétudes. La combinaison de méthodes quantitatives et qualitatives a permis de mieux comprendre les processus de changement et le vécu subjectif des participants. Les résultats soutiennent son intégration en clinique, mais restent exploratoires en raison de la taille restreinte de l’échantillon. Des recherches futures avec des échantillons plus larges et un suivi à long terme sont nécessaires pour confirmer ces observations.