Effet de l'intoxication alcoolique sur les biais de raisonnement

Abstract

Ce mémoire explore les effets aigus de l’alcool sur différents biais cognitifs dans une perspective expérimentale. L’objectif principal est de déterminer si une consommation d’alcool altère la capacité à raisonner de manière rationnelle, en accentuant des erreurs de jugement telles que l’aversion au risque, la négligence du taux de base, l’effet d’ancrage, l’erreur de conjonction et la négligence du dénominateur. L’étude repose sur un protocole comparant un groupe expérimental ayant consommé de l’alcool à un groupe contrôle ayant reçu une boisson placebo. Les participants ont complété une batterie de questionnaires validés, chacun mesurant un biais cognitif à partir de scénarios contextualisés. Les résultats montrent que tous les biais testés sont présents de manière statistiquement significative dans les deux groupes. En revanche, l’effet de l’alcool sur l’intensité de ces biais s’est révélé globalement non statistiquement significatif. Une seule différence statistiquement significative a été observée pour la négligence du dénominateur, suggérant une possible sensibilité de ce biais aux effets de l’alcool. Ces résultats doivent être interprétés avec prudence, ils ne permettent ni d’affirmer ni d’infirmer de manière catégorique l’existence d’un effet de l’alcool sur les biais cognitifs étudiés. L’absence de différences significatives, à l’exception d’un seul biais, pourrait refléter une absence réelle d’effet, mais pourrait également s’expliquer par des limites méthodologiques, dont notamment la taille de l’échantillon, la variabilité interindividuelle, ou encore la sensibilité des tâches employées. Dans ce contexte, cette étude doit être considérée comme une première ébauche. Elle met en lumière la complexité des interactions entre alcool et cognition, et souligne la nécessité de recherches complémentaires, fondées sur des échantillons plus larges et une méthodologie rigoureuse.