Quels sont les impacts de l'intelligence émotionnelle sur le sentiment de performance au travail : Le rôle médiateur du stress et de l'engagement professionnel chez les psychologues cliniciens

Abstract

Introduction : Le métier de psychologue clinicien, reconnu pour ses exigences émotionnelles (Dattilio, 2015 ; Posluns & Gall, 2020, cités dans Brugnera et al., 2023), expose les praticiens à un stress pouvant nuire à leur propre bien-être ainsi qu’à la qualité de l’aide qu’ils prodiguent (Alsufyani et al., 2022 ; Cushway & Tyler, 1994). En facilitant la régulation des émotions, l’intelligence émotionnelle contribue à mieux gérer ce stress (Mérida-López et al., 2023) et favorise ainsi une auto-efficacité plus élevée (Bandura, 1977 cité dans Miller & Byers, 2012). L’engagement, caractérisé par l’énergie et l’immersion dans l’activité professionnelle (Bakker, 2022), soutient également la performance objective (Kim et al., 2013), elle-même renforcée par l’auto-efficacité du psychologue (Miller & Byers, 2012). Cette étude vise à examiner si ces relations, observées dans la littérature, se confirment au sein d’un échantillon de la population des psychologues cliniciens francophones, en Belgique et en 2025. Objectif : L’objectif de ce mémoire est d’examiner l’influence de l’intelligence émotionnelle sur le sentiment de performance des psychologues cliniciens, appelé “auto-efficacité” dans le cadre de ce travail, en considérant le stress et l’engagement comme des variables médiatrices. Plus spécifiquement, il s’agit d’analyser les liens directs entre l’intelligence émotionnelle, le stress, l’engagement et le sentiment de performance, ainsi que les effets indirects de l’intelligence émotionnelle sur l’auto-efficacité par le biais du stress et de l’engagement. Méthodologie : Un échantillon de 182 psychologues cliniciens a participé à une enquête en ligne, administrée via le système d’enquête de la Faculté de Psychologie, Logopédie et Sciences de l’Éducation (FPLSE) de l’Université de Liège. Cette enquête contenait des questions à caractère socio-démographique et socio-professionnel ainsi que trois échelles, permettant de mesurer l'intelligence émotionnelle (WLEIS ; Wong & Law, 2002), l'auto-efficacité personnelle (Follenfant & Meyer, 2003) ainsi que le stress et l'engagement au travail (SPPN ; Barbier et al., 2009). Résultats : Les résultats indiquent que l’intelligence émotionnelle favorise l’auto-efficacité chez les psychologues cliniciens. Cette relation est partiellement médiée par l’engagement au travail tandis que le stress perçu n’apparaît pas comme étant un médiateur significatif.