L'utilisation de la pornographie et ses liens avec la satisfaction sexuelle et relationnelle une étude exploratoire menée auprès de femmes en couple belges

Abstract

Ce travail examine le lien entre l’utilisation de pornographie et la satisfaction sexuelle et relationnelle du point de vue des femmes vivant en couple en Belgique. Il s'appuie sur une étude quantitative exploratoire menée auprès de 147 participantes âgées de 18 à 60 ans, réparties en trois groupes selon leurs habitudes d’utilisation de pornographie (utilisation personnelle, utilisation par le partenaire uniquement, aucune utilisation). Les données ont été recueillies à l'aide de questionnaires validés (ISS, DAS-32, PPPUS, PCES, PCI, PURRS). Les résultats indiquent que l’utilisation personnelle de pornographie ne serait pas associée à une satisfaction sexuelle ou relationnelle significativement plus faible. Il est toutefois intéressant de constater que les femmes dont le partenaire serait le seul à consommer rapporteraient en moyenne une satisfaction plus faible. Cela suggère que l’utilisation asymétrique pourrait être source de conflits. Il apparaît aussi qu'une communication ouverte sur la pornographie au sein du couple serait associée à une plus grande satisfaction sexuelle et conjugale. En ce qui concerne la fréquence, il est apparu qu'une utilisation plus élevée du partenaire serait associée à une légère diminution de la satisfaction conjugale, même si ce lien restait faible. Les effets positifs ou négatifs perçus de la pornographie n'auraient pas d'influence directe sur la satisfaction. Dans l'ensemble, les résultats suggèrent que ce n'est pas l’utilisation en soi qui serait déterminante, mais plutôt le contexte, en particulier la symétrie de la utilisation et la communication entre les partenaires. En raison de la conception exploratoire et de la taille de l'échantillon, les résultats doivent être interprétés avec prudence. Ils constituent toutefois une base importante pour de futures études sur le point de vue féminin, qui est jusqu'à présent fortement sous-représenté dans la recherche.