L'impact des difficultés parentales sur la relation parent- enfant et les modalités de visites parentales

Abstract

RÉSUMÉ Objectifs : Ce travail a pour objectif d’examiner l’influence de certaines difficultés parentales (troubles psychiatriques, déficience intellectuelle, toxicomanie et alcoolisme) sur différentes dimensions du maintien du lien parent-enfant en contexte de placement, à savoir la fréquence, la réalité et le type des rencontres, ainsi que la qualité relationnelle. Une attention particulière est portée à la comparaison entre situations impliquant la mère et celles concernant le père. Méthodologie : L’étude repose sur une exploitation secondaire des données issues de la thèse de Chartier (2022), recueillies auprès de 1233 enfants placés en Fédération Wallonie-Bruxelles. Les informations proviennent des professionnels référents et concernent divers indicateurs relationnels et contextuels. Les analyses statistiques incluent des tests t de Student et des khi² afin de comparer les indicateurs en fonction de la présence ou de l’absence de difficultés parentales spécifiques. Résultats : Les analyses montrent que certaines vulnérabilités parentales sont associées à une fragilisation du lien parent-enfant. Les résultats montrent que les problématiques psychiatriques et la déficience intellectuelle sont davantage associées à des difficultés dans le maintien du lien lorsque celles-ci concernent le père, tandis que les problématiques d’addictions apparaissent plus marquées chez la mère. Un constat transversal est que la qualité relationnelle avec la mère est significativement impactée quelle que soit la difficulté parentale considérée. Des différences ressortent donc entre les situations paternelles et maternelles. Conclusion : Ce travail souligne la nécessité d’une évaluation multidimensionnelle des situations de placement, prenant en compte la diversité des vulnérabilités parentales et leurs effets différenciés selon le rôle parental. Il met en évidence l’importance d’adapter les pratiques professionnelles en protection de l’enfance, notamment par des dispositifs de soutien plus ciblés et différenciés pour les pères et les mères. Enfin, il ouvre des pistes de recherche futures concernant l’impact des représentations des professionnels et la parole des enfants dans l’évaluation des visites.