Impact négatif de la valorisation du bonheur sur le bien-être chez les adolescents

Abstract

Ce mémoire s’inscrit dans le domaine de la psychologie clinique et explore les effets néfastes que peuvent engendrer une valorisation excessive du bonheur sur le bien-être des adolescents. Plus précisément, cette étude vise à vérifier si cette relation négative, déjà observée antérieurement chez les adultes, est également vraie chez les plus jeunes. En effet, différentes études mettent en évidence l’impact négatif de la valorisation du bonheur sur le bien-être chez des adultes (Catalino et al., 2014; Hansenne, 2021; Mauss et al., 2011). Ces liens ont été observés chez les adolescents, mais peu d’études ont été réalisées sur cette population (Datu & King, 2016; Gentzler et al., 2019). Par ailleurs, le rôle que joueraient les ruminations comme médiateur dans ce lien négatif entre la valorisation du bonheur et le bien-être a été montré uniquement chez des adultes (Takai et al., 2023). Ainsi, l’étude se propose de répliquer et d’étendre l’investigation du lien entre la valorisation du bonheur et le bien-être chez les adolescents. Deux hypothèses principales ont été formulées : premièrement, une valorisation accrue du bonheur est associée à un bien-être plus faible chez les adolescents, et deuxièmement les ruminations médiatisent ce lien négatif entre la valorisation du bonheur et le bien-être chez les adolescents. L’échantillon de l’étude est composé de 102 adolescents âgés de 14 à 18 ans. Les participants ont complété plusieurs échelles validées : l’échelle de bonheur subjectif (SHS), l’échelle de bien-être psychologique (PWB), l’échelle de satisfaction de vie (SWLS), l’échelle de dépression (CES-D), l’échelle de valorisation du bonheur (VHS), l’échelle de priorisation de la positivité (PPS) et l’échelle de ruminations (RRS). Les données ont été analysées à l’aide de corrélations, de régressions multiples et de médiations. Les résultats confirment globalement les hypothèses. La valorisation du bonheur partageant une part de variance commune avec la priorisation de positivité présente donc un effet sur le bien-être lorsqu’elle est associée à la PPS dans les régressions. De plus, certaines analyses de médiation révèlent que les ruminations jouent un rôle négatif dans la relation entre la valorisation du bonheur et le bien-être chez les adolescents.