Evaluation de l'efficacité d'une stratégie de lutte alternative sur les ravageurs auxiliaires de la culture de blé dans l'Est de la Chine

Abstract

De nos jours, les pesticides sont encore utilisés en grande quantité en agriculture et la Chine en est un parfait exemple. Afin de limiter et réduire les dangers sur l'environnement ainsi que sur la santé humaine, des solutions alternatives sont recherchées. C'est dans cette optique de lutte intégrée que s'inscrit cette présente étude. Elle vise à étudier les effets de molécules sémiochimiques et élicitrices sur les ennemis naturels du puceron mais également sur les espèces ravageuses du froment d'hiver autre que celui-ci. Elle consiste, dans un premier temps, en des essais comportementaux réalisés en laboratoire sur l'espèce de coccinelle H.axyridis et sur l'espèce de syrphe E.balteatus avec comme dispositif expérimental respectivement un olfactomètre et une cage de vol. La substance sémiochimique népétalactone et l'éliciteur Hrip1 n'ont montré aucune différence significative face au témoin. Ce premier a cependant montré des tendances à attirer la coccinelle et à activer le comportement de ponte des syrphes à une concentration de 400 ng/μl-1. Les plantules de froment traitées à l'Hrip1 ont, quant à elles, eu uniquement des effets sur cette première pour une concentration de 60 μg.ml-1. La coccinelle semble également favoriser le choix de la népétalactone face à des plantules de pucerons à l'inverse des syrphes qui, eux, pondent préférentiellement sur ces plantules. La seconde partie de cette étude se déroule en conditions réelles sur un champ expérimental de froment dans l'Est de la Chine. Des récoltes d'insectes et des observations in situ ont été effectuées à raison d'une fois par semaine entre le 21 avril et le 2 juin 2017. Les formulations élicitrices Peat1, B. amyloliquefaciens, les formulations sémiochimiques salicylate de méthyle, népétalactone ainsi qu'une combinaison Peat1/salicylate de méthyle ont été testées sur les prédateurs aphidiphages, les parasitoïdes et les ravageurs du froment (excepté le puceron). Aucun des traitements n'a présenté un plus grand nombre de prédateurs que le témoin. Le nombre de momies présentent dans les parcelles népétalactone et salicylate de méthyle est significativement différent et supérieur au témoin. Excepté pour le traitement Peat1, les ravageurs piégés sont dénombrés en plus grand nombre dans les pièges traités que le témoin. Aucune maladie n'a été observée sur les parcelles.