Etude exploratoire du processus de séparation-individuation de l’enfant dyscalculique dans une perspective psychodynamique

Abstract

L’objectif de ce travail est d’évaluer le lien potentiel qui peut exister entre les difficultés spatiales souvent associées à la dyscalculie (Hombleu, 2009 ; Ernst, 2010 ; Angenot, 2011) et le processus de séparation-individuation (Mahler, 1979). Nous nous sommes basée sur une étude de cas unique pour analyser le plus finement possible l’histoire de vie d’un enfant dyscalculique. Le but était d’analyser si nous pourrions retrouver, dans la relation primaire, des particularités d’accordage qui auraient pu empêcher l’enfant de se séparer de sa mère pour explorer, faire ses propres expériences du monde et ainsi s’individuer. Nous pensions que sans cela, il serait impossible pour lui d’intégrer une représentation de l’espace. Par cette exploration nous voulions tenter de trouver un sens au symptôme. L'observation de l'enfant dans ses différents milieux de vie ainsi que des entretiens familiaux, nous ont permis d’obtenir le récit de vie d’un enfant dyscalculique. L’analyse qualitative de cette situation nous a confronté à la complexité des concepts étudiés. Si l’on a retrouvé dans cette analyse de cas des particularités relationnelles précoces, nous avons également observé les ressources qu’un enfant peut développer pour se construire en tant qu’individu. Par ailleurs, d'autres symptômes peuvent apparaitre et faire écran à la dyscalculie. La richesse d’une analyse globale de l’enfant prenant en compte la dimension psycho-affective nous paraît extrêmement pertinente pour la compréhension des troubles cognitifs et la perspective d’études futures.