L’héboïdophrénie. Réflexions sur un concept oublié à la lumière de la clinique actuelle.

Abstract

En 1889 Karl Ludwig Kahlbaum présente au monde le terme d’héboïdophrénie qui selon lui, correspond à une forme mineure d’hébéphrénie, intermittente, absente de toute évolution déficitaire, mais de meilleur pronostic et potentiellement curable, avec comme idée principale, que certains de ces patients aux comportements asociaux présentent en réalité une forme clinique de psychose. Par la suite, son invention sera reprise par plusieurs auteurs qui s’en éloignent et approprient des notions telle que schizophrénie et psychopathie à ce diagnostic peu utilisé et méconnu. A travers l’analyse de 21 cas cliniques rencontrés à l’Etablissement de Défense Sociale de Paifve, nous essayons de remettre au jour les différents éléments présents dans cette pathologie. Pour se faire, les outils suivants seront utilisés : Score de l’échelle du Quotient Intellectuel (WAIS) ; le test du Rorschach ; les scores à l’échelle de psychopathie de Hare ainsi qu’une étude basée sur l’analyse des dossiers. Les résultats obtenus nous permettent d’établir un nouveau tableau clinique de symptômes présents dans ce trouble. Ce dernier, à l’état d’ébauche, aide le lecteur à se familiariser avec ce diagnostic. Le perspectives d’avenir présentées à la fin de ce travail, peuvent servir de base pour une recherche ultérieure étoffée sur cette ancienne appellation réapparue dernièrement à travers la notion de comorbidité schizophrénique avec le trouble de la personnalité antisociale. Mots clés : Héboïdophrénie – Schizophrénie – Passage à l’acte – Diagnostic.