Normalisation et validation d'une batterie de compétences socio-émotionnelles au sein d'une population de traumatisés crâniens et de patients avec accident vasculaire cérébral

Abstract

La cognition sociale est un concept qui comprend un ensemble de processus régulant les interactions sociales, comme la représentation des états mentaux d’autrui ou théorie de l’esprit, l’empathie ou les capacités de reconnaissance des émotions. Chaque composante est sous-tendue par une ou plusieurs zones cérébrales. Des troubles de cognition sociale sont retrouvés dans diverses pathologies, comme le trouble du spectre autistique par exemple. Le présent mémoire se penche particulièrement sur deux populations cibles : les traumatisés crâniens et les patients victimes d’accident vasculaire cérébral avec une lésion focale. La littérature décrit la présence de troubles de cognition sociale dans ces populations. L’objectif de ce mémoire est de participer à la validation et à la normalisation d’une batterie évaluant la cognition sociale, mais également d’étudier les composantes de la cognition sociale au sein de ces populations. Les hypothèses suggèrent des difficultés de cognition sociale chez les patients traumatisés crâniens ou avec accident vasculaire cérébral. Treize patients (avec traumatisme crânien ou accident vasculaire avec lésion focale) et treize sujets contrôles appariés ont participé à l’étude. Ils ont complété la batterie comprenant des tests et questionnaires visant à évaluer diverses fonctions cognitives, particulièrement la théorie de l’esprit, la reconnaissance faciale émotionnelle, l’empathie et les changements comportementaux suite à l’apparition de l’accident. Les résultats montrent une absence de différence significative entre les groupes pour la théorie de l’esprit, la reconnaissance faciale émotionnelle et les capacités d’empathie, ne permettant donc pas de confirmer les hypothèses formulées. Les résultats suggèrent plutôt la présence de déficits isolés. Cette étude suggère que la cognition sociale ne serait peut-être pas altérée de manière conséquente et fréquente dans les populations étudiées. Elle ouvre ainsi des perspectives de recherche afin d’approfondir cette hypothèse. Elle présente aussi des perspectives cliniques grâce à la batterie permettant d’évaluer de manière globale et plutôt complète la cognition sociale dans le cadre d’une évaluation neuropsychologique.