L'investissement du corps par le tatouage chez l'individu borderline : quel sens pour cette modification corporelle ?

Abstract

Dans cette étude, notre objectif était de questionner l’investissement corporel par le tatouage chez l’individu borderline. Il s’agissait de nous interroger sur le sens de cette modification corporelle chez des individus diagnostiqués d’un trouble de la personnalité borderline caractérisé lui-même par un rapport au corps particulier. Dans ce but, nous avons rencontré six individus borderline, durant un entretien semi-structuré, où ces-derniers étaient questionnés sur leurs tatouages et leurs rapports au corps. Ces entretiens s’axaient sur la notion de temporalité, d’espace et de rapport à l’autre. La méthode par théorisation ancrée, une méthode de type qualitatif, fut utilisée pour mener cette recherche, et ainsi appréhender au mieux l’expérience subjective des personnes rencontrées. Au vue de nos entretiens, nous nous sommes rendu compte que le tatouage s’inscrit dans l’histoire de vie de l’individu, et donc dans son identité et sa temporalité, mais également dans sa relation à l’autre. L’individu borderline souffrant d’une identité dite diffuse, nous nous sommes interrogé sur la valeur possiblement « protectrice » du tatouage dans cette pathologie. Néanmoins, il nous est apparu que le tatouage ne possède que la signification que l’individu lui donne, et cette interprétation qu’il fait de son tatouage nous renseigne également quant au rapport qu’il entretient avec son propre corps.