Les modifications corporelles : récits de personnes tatouées, percées et scarifiées

Abstract

La généralisation des modifications corporelles engendre diverses interrogations et tentatives d’interprétations. Tantôt provoquant l’admiration, tantôt le rejet, elles convoquent le regard et ne laissent pas indifférent. C’est souvent autour de l’adolescence, lors de la confrontation à un corps en changement, qu’une amorce des modifications corporelles par le tatouage ou le piercing peut advenir. Parmi ses initiateurs, certains seront amenés à multiplier leurs pratiques jusqu’à ce qu’elles recouvrent une partie importante de leurs corps. Dès lors, dans quelle mesure les marquages corporels jouent-ils un rôle dans l’économie psychique du jeune adulte ? Relèvent-ils de blessures narcissiques ? Sont-ils un moyen de réappropriation de son corps ? Quels sont les bénéfices apportés par ces pratiques ? Après quelques définitions nécessaires à la compréhension de ce sujet ; nous aborderons notre thème en faisant état des données issues de la revue de la littérature. Nous poursuivrons notre étude en nous intéressant, aux récits de vie d’adultes ayant eu recours à des conduites multiples de modifications corporelles dites « esthétiques » ou « artistiques ». C’est à travers les données de ces récits que nous analyserons le discours en utilisant une méthode qualitative basée sur un éclairage psychodynamique ainsi qu’à l’aide du test projectif TAT. Mots clés : Modifications corporelles, tatouages, piercings, scarifications, psychodynamique, récits de vie, TAT, anthropologie, sociologie.