Le sentiment de compétence parentale et les pratiques éducatives de parents d'enfants d'âge préscolaire : influence du genre du parent et de l'enfant

Abstract

Les études ont mis en avant l’importance d’une cognition dans la parentalité : le sentiment de compétence. Les chercheurs ont établi des liens entre ce concept et les pratiques éducatives. Cependant, ces recherches ont peu été menées auprès des pères malgré l’importance du rôle des deux parents dans le développement de l’enfant notamment au cours de la période préscolaire. De plus, il a été démontré que l’enfant a également une influence sur ses parents. Ainsi, les études se sont intéressées aux caractéristiques des parents et des enfants pouvant impacter le sentiment de compétence et les pratiques éducatives des parents. En revanche, l’influence du genre du parent ainsi que celui de l’enfant a peu été développée et les études réalisées ont été menées principalement après de populations spécifiques. Nous avons donc décidé de nous intéresser à cette problématique, le but de notre étude étant de répondre à la question suivante : Le sentiment de compétence et les pratiques éducatives des parents sont-ils différents en fonction du genre du parent et de l’enfant au cours de la période préscolaire ? Afin de répondre à notre question de recherche, nous avons administré deux questionnaires relatifs à nos deux notions : l’Echelle globale du sentiment de compétence parentale (Roskam & Meunier, 2009 et l’Echelle des pratiques éducatives parentales (Roskam & Meunier, 2007) à 150 parents tout-venant ayant un enfant âgé de 2,5 à 5 ans. D’après nos résultats les mères se sentent plus compétentes pour l’apprentissage et l’affection alors que les pères ont un sentiment de compétence plus élevé pour la discipline et ce d’autant plus lorsqu’ils ont une fille. De plus, les mères utilisent davantage de pratiques de support notamment des pratiques liées à la parentalité positive, au monitoring et visant l’autonomie. Les mères de garçons prennent davantage de temps pour leur enfant et mettent plus en place des pratiques visant son autonomie. En revanche, les mères de filles utilisent plus de punitions sévères et des pratiques liées à la discipline. Les pères quant à eux recours davantage à des pratiques de contrôle que les mères lorsqu’ils ont un garçon. Nous avons trouvé des différences principalement en fonction du genre du parent, ce qui nous donne des informations importantes notamment pour adapter les interventions parentales.