L'impact de l'évolution de l'ajustement dyadique, des défis clés et du style de coping sur la détresse : La création d'un profil de caractéristiques prédisant la détresse en fin de radiothérapie

Abstract

La maladie du cancer et tout ce qui l'accompagne (e.g. le traitement, le stigmate, l'incertitude de l'avenir, etc.) peut induire un grand sentiment de détresse chez les individus amenés à y faire face (i.e. le patient et son conjoint). Connaissant les liens entre les états psychologiques (e.g. stress, détresse, dépression, etc.) et physiologiques (e.g. activation du système nerveux, production hormonale, système immunitaire, etc.) dans la littérature (Ogden, 2014), il y a tout intérêt à s'y intéresser. Comment donc prévenir la détresse chez les individus faisant face au cancer pendant la radiothérapie? L'objectif de cette étude était d'effectuer des mesures à trois temps différents pour connaître à quels moments de la radiothérapie les individus seraient plus vulnérables et par rapport à quelles variables, en vue de créer un profil de caractéristiques individuelles ou temporelles pour cibler les interventions psychologiques. Cette étude a comme avantages l'approche longitudinale qui permet d'avoir une vue d'ensemble sur les différentes variables, l'approche dyadique qui considère les membres du couple aussi bien individuellement qu'ensemble et les mesures à l'aide d'échelles validées scientifiquement. Les résultats montrent une absence d'évolution de la détresse, des défis et de l'ajustement dyadique à travers le temps. Seul le défi lié à l'impact du diagnostic initial s'est montré plus difficile au temps 1 (i.e. avant le début de la radiothérapie). De plus, les scores aux variables n'étaient pas différents selon les rôles, sauf pour le défi concernant l'incertitude de l'avenir, estimé plus difficile par les patients. Enfin, les résultats montrent que l'ajustement dyadique (r=0,41; p=0,04), le coping centré sur les émotions (r=0,54; p=0,03) et l'impact du diagnostic initial (r=0,44; p=0,02) peuvent expliquer la détresse en fin de traitement. Bien que les hypothèses n'aient pas été entièrement confirmées, il a été possible de créer un profil de caractéristiques qui, identifiées en début de radiothérapie, permettent de prédire la détresse en fin de traitement. En conséquence, cela pourrait être utile pour cibler la prise en charge en vue de prévenir le sentiment de détresse chez le couple d'individus et d'améliorer leur qualité de vie.