Les Troubles de l'Attachement : Synthèse critique de la littérature. L'échec de l'émergence de la crainte de l'étranger chez les enfants âgés de 6-7 à 24 mois comme facteur de risque et période sensible au développement du trouble de désinhibition du contact social (TDCS)

Abstract

Dans ce mémoire de type synthèse critique et approfondie de la littérature, nous examinerons la question des troubles de l’attachement, concept suscitant encore de nombreuses questions à l’heure actuelle malgré une réalité clinique bien réelle et non récente. Les troubles de l’attachement concernent principalement les enfants maltraités et (post-)institutionnalisés et ils ont de nombreux impacts négatifs sur le fonctionnement actuel et à long terme de ces enfants, incluant notamment des difficultés de comportement, de régulation émotionnelle, de relations sociales, d’apprentissages, etc. (Zephyr et al., 2015). L’objectif poursuivi dans ce mémoire est d’obtenir une vision plus claire de ce que sont les troubles de l’attachement et des implications cliniques qu’ils entraînent. L’accent sera mis sur les facteurs de risque et les facteurs de protection, de manière à promouvoir la prévention et l’intervention précoce pour garantir un meilleur avenir aux enfants se trouvant dans une trajectoire à risque élevé au niveau de la santé mentale (ibid.). Notre question de recherche examinera l’échec de l’émergence de la crainte de l’étranger chez les enfants âgés de 6-7 à 24 mois comme facteur de risque et période sensible au développement du trouble de désinhibition du contact social (TDCS). Le choix de se pencher sur le TDCS plutôt que sur le trouble réactionnel de l’attachement (TRA) est motivé par plusieurs raisons : les enfants avec un TDCS bénéficient d’un moins bon pronostic (Zeanah & Gleason, 2015) ; ils seraient deux fois plus nombreux que les enfants avec un TRA (dans des populations d’enfants maltraités ou institutionnalisés) (American Psychiatric Association [APA], 2014) ; il y a plus d’études traitant du TDCS que du TRA (Zephyr et al., 2015) ; et enfin, il existerait une période sensible au développement du TDCS, ce qui n’a pas été démontré dans le cas du TRA (Lyons-Ruth, 2015). A la suite de ce travail, nous espérons donc pouvoir sensibiliser les chercheurs et les cliniciens à la nécessité de poursuivre les démarches scientifiques et cliniques afin de mieux saisir la complexité des troubles de l’attachement (ibid.). Nous leur proposerons également des perspectives de recherche future.