Étude longitudinale de la qualité de vie de conjoints aidants de patients atteints de la maladie d’Alzheimer et des stratégies de régulation émotionnelle mises en place par ces aidants

Abstract

La maladie d’Alzheimer est une pathologie neuro-dégénérative qui touche les fonctions cognitives. Cette démence a un réel impact sur le patient mais aussi sur son entourage. Dans ce contexte, c’est le plus souvent le conjoint qui endosse le rôle d’aidant principal. Précisons que ce dernier rapporte souvent souffrir de détresse émotionnelle et avoir une qualité de vie amoindrie. Une étude longitudinale avec deux objectifs principaux a été mise en place. Dans un premier temps, elle visait à alimenter les bases de données utiles à la validation de l’ISQV-65+ et plus particulièrement sa fidélité test-retest. Nous avons donc fait passer à deux reprises plusieurs questionnaires à 30 personnes âgées tout-venant. Dans un second temps, l’intention était d’étudier la régulation émotionnelle et la qualité de vie de conjoints aidants principaux de patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Nous avons donc rencontré 13 conjoints aidants et ce, à trois reprises. Au début de cette étude, nous formulions l’hypothèse suivante : si notre groupe tout-venant ne vivait pas d’événement de vie majeur entre les deux passations, l’ISQV- 65+ devait rester stable. Pour les aidants, l’hypothèse principale résidait dans une diminution de leur qualité de vie ainsi qu’une utilisation croissante de stratégies de régulation émotionnelle. Afin de tester ces hypothèses, nous avons réalisé des statistiques paramétriques. Ces dernières nous ont permis de valider l’hypothèse de stabilité de l’ISQV-65+ chez nos sujets tout-venant entre les temps T0 et T1. Nous avons également obtenu une diminution marquée de la qualité de vie des 13 aidants et une augmentation de la mise en place de stratégies de régulation émotionnelle entre les temps T0, T1 et T2. Les résultats obtenus plaident pour une bonne validité dans le temps de l’outil ISQV-65+. Chez les conjoints aidants, une diminution marquée de la qualité de vie a été observée et ce, malgré une croissance importante de la régulation émotionnelle. Nous avons également répertorié plusieurs différences significatives entre aidants et aidantes.