Étude de l’influence de la prise d’alcool sur les attitudes implicites positives envers les stimuli liés à l’alcool. Une évaluation basée sur l’Affect Misattribution Procedure

Abstract

INTRO : Aujourd’hui, il devient crucial de cerner au mieux les processus cognitifs impliqués dans la consommation abusive d’alcool et dans la « perte de contrôle » de la consommation, constatées notamment dans les phénomènes de binge-drinking ou de rechute alcoolique. Les chercheurs ont constaté que le versant implicite de la cognition joue un rôle clé dans les comportements anormaux de prise de substance et d’addiction. Il paraît difficile de rendre compte des paradoxes de l’addiction sans avoir recours à un des processus échappant à la volition de l’individu. Par exemple, parmi d’autres résultats, la positivité inconsciente des attitudes implicites détenues par des sujets s’est avérée être prédicateur de la consommation ultérieure (Payne et al., 2008 ; pour une revue voir Stacy & Wiers, 2010 ). Le but de ce mémoire est de tester si la prise d’alcool peut influer sur les attitudes implicites. L’hypothèse testée est que l’administration d’alcool aura pour effet d’augmenter la positivité des attitudes, et que cette augmentation serait un des facteurs responsables des comportements cycliques d’abus chez les gros consommateurs. MÉTHODE : 60 étudiants recrutés, répartis en 4 conditions expérimentales en fonction de la boisson qu’ils reçoivent (alcool ou soft) et de celle qu’ils pensent recevoir. Nous évaluons les attitudes implicites à l’aide de l’A.M.P (Payne et al., 2005), et ce en plus de l’évaluation de la consommation moyenne et d’autres mesures des attentes explicites à l’aide de questionnaires autoreportés. RÉSULTATS : Les consommateurs ayant soit consommé de l’alcool, soit ayant eu une attente d’alcool, soit les deux, expriment significativement plus d’attentes implicites positives que les sujets n’ayant eu ni attente ni prise d’alcool. CONCLUSION : ce résultat va dans le sens espéré. Il n’est toutefois pas plus fort chez les plus gros consommateurs, contrairement à nos attentes. Ce résultat attire aussi l’attention sur le rôle prépondérant que peuvent jouer les attentes d’alcool, parvenant à mimer les effets de l’ingestion d’alcool.