Mobilisation contre les centres de rétention pour migrants: Comparaison entre la Belgique et l'Espagne

Abstract

Depuis la construction de l’espace Schengen en 1995 et la suppression des frontières internes, l’Union européenne a considérablement renforcé ses politiques de contrôle de l’immigration. Dès lors nous avons pu observer un accroissement impressionnant du nombre de camps pour étrangers en Europe et à ses frontières extérieures (Migreurop, 2016). À travers ce mémoire, la thématique des centres de rétention pour migrants et la mobilisation contre ceux-ci sera présentée. En effet, depuis leur construction dans les années 90 à nos jours, une certaine mobilisation contre les centres de rétention s’est développée. Toutefois, il est apparu que celle-ci ne s’est pas opérée de la même manière dans deux pays Européen, en Belgique et en Espagne. Alors qu’en Belgique la mobilisation était particulièrement intense dans les années 90 mais semble s’être atténuée au fur et à mesure des années, en Espagne, la mobilisation n’est apparue que très récemment. Par conséquent, nous allons tenter de répondre à la question « Quels sont les facteurs explicatifs qui influencent la mobilisation d'une population contre les centres de rétention pour migrants en Belgique et en Espagne ? ». Afin de répondre à cette question, d’une part, nous avons décidé de prendre appui sur le concept de « Problème public » et plus particulièrement sur les cinq opérations de « l’histoire naturelle » selon Neveu (2017). D’autre part, nous apporterons des réponses à cette question via la méthode comparative et qualitative, et par conséquent, via l’analyse des différents entretiens réalisés auprès de certaines associations se mobilisant contre les centres de rétention en Belgique et en Espagne.