Caractérisation et potentiel de l'agroforesterie de la commune de Ouanaminthe, nord-est d'Haïti

Abstract

La pratique de l’agroforesterie se fait de façon traditionnelle en Haïti. Elle est très pratiquée dans les milieux ruraux dont la commune de Ouanaminthe. En dépit de nombreux avantages obtenus de l’agroforesterie dans la zone, elle est cependant, sujette à de différentes contraintes et de limitations telles que la coupe des arbres, l’érosion, la perte de la fertilité des sols, le défrichement de plus en plus des espaces boisés qui sont dues à une pression démographique très élevée. Ce présent travail s’est intéressé sur la Caractérisation du potentiel de l’agroforesterie au niveau de la commune de Ouanaminthe. Pour la réalisation de ce travail, des visites d’observation sur le terrain ont été réalisées dans le but de prendre connaissance de la situation et de vérifier la composition des systèmes agroforestiers existants dans la zone. Une enquête a été également menée auprès de 75 agriculteurs pour un total de 150 parcelles agroforestières. Les résultats issus de cette enquête et un ensemble de critères pour le choix et la classification des systèmes agroforestiers ont permis d’identifier quatre types de systèmes : (1) Système de jardins de case (JC), 30,94% (2) Système de plantations de cultures pérennes sous couvert arboré (PCA), 29,84%. (3) Système de cultures annuelles ou pérennes associées aux arbres (CAPA), 24,59%. (4) Système de clôtures vives ou de bocage (CVB), 14,63%. Cependant, l’analyse des fréquences de citation a montré que le système de jardins de case est le plus pratiqué sur les 75 agriculteurs enquêtés. C’est un système situé à proximité de la résidence de l’exploitant et qui répond au besoin alimentaire de l’exploitant. Il ressemble à des agro forêts et majoritairement constitué d’arbres à usage multiple tel que : manguier (Mangifera indica L.), cocotier (Cocos nucifera L.), corossolier (Annona muricata L.), oranger (Citrus sinensis L) et quénépier (Melicoccus bujigatus L). Les bananiers et le petit élevage (volailles, caprins, porcins) y sont bien représentés. C’est aussi un système qui peut contribuer dans l’amélioration de la fertilité du sol et les activités biologiques du sol. Cependant, il aurait été important de faire une analyse économique de celui-ci surtout dans le cadre de la mise en place d’un système capable de répondre aux besoins des agriculteurs de la zone. C’est pourquoi, une étude plus approfondie est à envisager.