Etude croisée pour évaluer l'effet d'une prise en charge de l'agitation par le biais de l'activité et de la détente auprès de la personne âgée démente

Abstract

Objectif : Cette étude vise à évaluer et comparer les effets d'interventions “actives”, comprenant du mouvement et d'interventions “passives”, de détente tels que des massages sur l'agitation des personnes âgées souffrant de démence. Matériel et méthodes : Une étude croisée a été réalisée dans une maison de repos et de soins. Chaque personne démente a bénéficié d’une prise en charge “active” et d’une prise en charge “passive”. Les bénéficiaires ont été aléatoirement distribués en deux groupes. Un groupe a débuté avec la prise en charge “active” comprenant du mouvement et l'autre avec la prise en charge “passive”, comprenant des massages. Les interventions ont été réalisées durant deux semaines, avec une période sans intervention (washing-out) de deux semaines entre les prises en charge. Les activités de quinze minutes ont eu lieu trois fois par semaine. L'agitation a été mesurée par l'échelle d'agitation de Cohen-Mansfield (CMAI) durant quatre temps, après et avant chaque intervention. Résultats : Vingt-neuf personnes âgées souffrant de démence ont participé à l'entièreté de l’étude et ont été inclues dans les résultats. L’âge moyen était de 81 ans (SD=6,42). Aucune intervention n’a pu significativement diminuer l’agitation. On signalera néanmoins que le groupe ayant bénéficié de la prise en charge “passive” en premier lieu a eu une diminution significative de l’agitation en analysant les résultats avant la première prise en charge et après la seconde (p=0,01859). Conclusions : L’agitation des personnes démentes est en réel problème en santé publique, elle impacte la qualité de vie et de bien-être de la personne âgée et de son entourage. Des recherches avec un plus grand échantillon et une plus longue phase d’expérimentation sont nécessaires afin d’étudier plus précisément l’impact des prises en charge non-médicamenteuses sur l’agitation des personnes âgées souffrant de démence. Il faudrait également développer des lignes directrices permettant l’uniformisation des pratiques.