Rencontre avec des parents d’enfant né prématuré. Représentation des professionnels, parentalisation, stress parental et stratégies adaptatives

Abstract

Dans le cadre de cette recherche, nous postulons qu’un bon accordage entre parents et professionnels doit faciliter chez les parents leurs capacités à faire face à l’évènement stressant de la prématurité par une utilisation plus fréquente de stratégies de coping fonctionnelles. Un tel accordage contribue à diminuer les risques de stress post-traumatique à long terme et donc d’amoindrir les difficultés liées à la parentalisation. L’échantillon est composé de 8 familles (16 pères et 16 mères) dont 4 correspondent à la catégorie « simple prématurité », c’est-à-dire des parents d’enfant né au-delà de 32 semaines d’aménorrhée et pesant plus de 1500kg et 4 autres à la catégorie « grande prématurité », c’est-à-dire des parents d’enfant né en-deçà de 32 semaines d’aménorrhée et pesant moins de 1500kg. Le stress parental a été évalué par l’Index de stress parental et les stratégies de coping par l’échelle Brief Cope. La perception parentale de la relation parents-professionnels ainsi que les aspects liés à la parentalisation ont été évalués à l’aide d’un entretien semi-structuré. Les résultats suggèrent que la qualité de la relation parents-professionnels influence le vécu des parents. La relation parent-professionnel semble concernée davantage les infirmières que les médecins. Les données indiquent également que chez les parents utilisant des stratégies de coping fonctionnelles, le niveau de stress parental tend à se situer dans la moyenne. C’est principalement lorsque des stratégies de coping dysfonctionnelles sont utilisées de manière prolongée que cela entraîne un stress élève. Quant à la parentalisation, alors qu’elle se trouve en difficulté à la naissance, elle semble globalement se régulariser par la suite. Lorsque des difficultés se présentent à ce niveau, cela concerne davantage la parentalisation par l’enfant (renforcement). Quant au soutien social, les mères semblent plus sensibles au soutien que peuvent apporter leurs parents tandis que les pères y paraissent moins réceptifs.