Comment les symptômes traumatiques liés au processus migratoire influent-ils sur le fonctionnement familial et les capacités d'attachement de la fratrie ?

Abstract

Objectifs : Cette étude a pour objectif principal d’évaluer l’influence des symptômes traumatiques liés au processus migratoire sur le fonctionnement familial et les stratégies d’attachement utilisées au sein de la fratrie. De plus, cette étude compare deux groupes de famille : celles dont les enfants ont effectué le processus migratoire avec les parents, et celles dont les enfants sont nés en Belgique. Cette étude tente de voir si nous pouvons observer des différences entre ces deux groupes. Méthodologie : L’échantillon se compose de 8 familles (4 familles de chaque groupe), avec un total de 13 parents et de 19 enfants, âgés de 4 à 12 ans. Nous avons contacté ces familles par l’intermédiaire d’une ASBL offrant des cours de français à des adultes migrants, nommés « stagiaires », à la recherche d’un emploi. Après une première rencontre avec le « parent-stagiaire », nous avons rencontré les différents membres de la famille en dehors de l’ASBL. Un entretien semi-structuré était réalisé avec le « parent-stagiaire ». Ensuite, chaque membre de la famille ayant consenti à participer complétait plusieurs questionnaires standardisés. Quatre questionnaires étaient complétés avec les parents, alors qu’un seul questionnaire était proposé aux enfants. L’évaluation de la détresse péritraumatique des parents et des enfants était réalisée grâce à la version adaptée à leur âge de l’IDP (Brunet et al., 2011). Le fonctionnement familial était évalué par l’intermédiaire de deux questionnaires : le FAD (Epstein et al., 1983) pour déterminer le fonctionnement familial général, et le FFQ (McFarlane, 1987) pour évaluer le fonctionnement familial après un événement traumatique. Finalement, la perception parentale de l’attachement des enfants était évaluée grâce à l’AISI (Wissink et al., 2015. Résultats et discussion : Les résultats obtenus nous montrent l’hétérogénéité présente dans notre échantillon. En effet, les résultats que nous avons obtenus sont principalement exploratoires vu le caractère unique du parcours de vie de notre échantillon et la faiblesse de notre échantillon. Cependant, nous avons pu observer des difficultés relationnelles au sein des familles de nos deux groupes et une perception maternelle de stratégies d’attachement de type insécure-ambivalent. La détresse significative occasionnée par le processus migratoire pourrait en être la cause. Conclusion : Notre étude, par sa méthodologie mêlant les questionnaires standardisés et les entretiens semi-structurés, permettrait un recueil de données de qualités. Cependant, une attention particulière devrait être apportée à la culture des participants et à sa possible influence lors de la complétion des questionnaires.