La délinquance féminine : étude des liens entre les comportements délinquants et les relations interpersonnelles dans la sphère sociale et familiale, en lien avec l'attachement

Abstract

Objectifs : Cette étude s’est donnée comme objectif de comprendre d’une part, les dynamiques relationnelles en jeu lorsque les jeunes filles s’engagent dans la délinquance et d’autre part, de comprendre dans quelles mesures les relations de qualité entretenues avec les parents sont protectrices par rapport à l’engagement dans des conduites délinquantes. Méthodologie : Une méthodologie mixte a été réalisée avec, dans un premier temps, un échantillon de 121 adolescents scolarisés (âgés de 16 à 18 ans) auprès de qui une analyse quantitative a été réalisée. Et dans un deuxième temps, un échantillon de cinq jeunes filles également âgées de 16 à 18 ans, ayant un parcours de vie fragilisé, marqué par des ruptures, avec qui nous avons réalisé notre analyse qualitative. Il a été demandé au premier échantillon de répondre à un questionnaire contenant des échelles validées qui rendent compte de la qualité des relations interpersonnelles. Pour ensuite réalisé des tests statistiques qui ont évalués les différents liens possibles entre la délinquance et d’autres variables permettant d’évaluer divers aspects de la relation parent-enfant. Pour l’analyse qualitative, nous avons mené un entretien semi-directif reprenant des thématiques explorant le parcours de vie du jeune, ses relations interpersonnelles, etc. L’objectif est d’observer les dynamiques familiales en jeu lorsque le jeune s’engage ou ne s’engage pas dans des conduites délinquantes. Résultats : Nous avons pu mettre en évidence des liens significatifs entre la délinquance et tout d’abord, l’attachement, dans le sens où un attachement de qualité serait lié à moins de conduites délinquantes chez le jeune Ensuite, entre la délinquance et un vécu de victimisation, les jeunes ayant vécu des victimisations sont plus susceptibles de s’engager dans des comportements délinquants et pour finir, la délinquance avec la supervision parentale, la délinquance serait moins présente chez les jeunes ayant un contrôle parental adapté. Il s’avère également que cette relation soit plus forte chez les garçons que chez les filles. Au travers des récits des cinq jeunes filles, il apparait en effet, que des relations décousues avec les parents, ainsi qu’un vécu de victimisation durant l’enfance et l’adolescence amènent chez ces dernières des difficultés tantôt internalisées (dépression, phobie, etc.), tantôt externalisées (troubles des conduites, consommation, fugues, etc.). Conclusion : Cette recherche nous a permis de confirmer ce que la littérature nous offrait déjà sur le sujet de la délinquance féminine, mais également de comprendre les dynamiques qui se qui se créent chez des jeunes filles qui ont un parcours de vie tourmenté.