La métacognition comme outil pour détecter la simulation : un aperçu de l'amnésie

Abstract

Ce mémoire traite principalement du phénomène de simulation de troubles cognitifs en situation d’expertise. Une nouvelle piste d’évaluation du comportement de simulation est évoquée : la métacognition. En effet, il semblerait que les patients amnésiques interprètent certains indices métacognitifs tels que la fluence d’une manière qui leur est propre en comparaison à la population générale. Dès lors, la mesure de ce changement métacognitif pourrait être une piste intéressante pour différencier les patients sincères des « simulateurs ». De plus, nous tenterons également de répondre au souci de validité des groupes de simulateurs expérimentaux avec un nouveau groupe original créé sur base de la définition du simulateur. Enfin, il est à noter que notre étude n’a pas été menée sur une population amnésique mais bien sur des patients souffrant de troubles mnésiques modérés à sévères. Le profil métacognitif de ces patients ayant été peu étudié au sein de la littérature, cela ajoute un objectif qui sera d’observer la manière dont ils utilisent l’indice de fluence. Pour répondre à ces trois objectifs, cette recherche a été menée sur quatre groupes de participants à savoir les patients, les investis, les simulateurs et les sous-investis (supposé être des simulateurs plus écologiques). L’ensemble des quatre groupes ont réalisé une tâche de mémoire impliquant une reconnaissance à choix forcé dans laquelle la fluence perceptuelle était manipulée. Un jugement de confiance était également demandé pour chaque réponse donnée. Ainsi, nous avons pu obtenir une mesure mnésique et métacognitive en lien avec l’utilisation de l’indice de fluence. Les résultats issus de cette recherche ont permis d’apporter une réflexion pour chaque objectif évoqué. Premièrement, l’utilisation du groupe de sujets sous-investis semble être particulièrement adéquate. Deuxièmement, les résultats montrent que l’épreuve utilisée permet bien de distinguer les patients sincères des simulateurs sur base de la mesure mnésique ainsi que sur base de la mesure métacognitive. Troisièmement, les résultats obtenus par les patients atteints de troubles mnésiques modérés à sévères nous amène à poser l’hypothèse d’un profil d’utilisation de la fluence intermédiaire entre celui des patients amnésiques et des sujets sains. On notera enfin que ces résultats encourageants nécessitent tout de même d’être répliqués au vu de la petite taille de l’échantillon étudié.