Étude systémique du placement de l'enfant en famille d'accueil : Analyse du fonctionnement familial, du sentiment d'appartenance et du conflit de loyauté

Abstract

Au Canada, le placement est considéré comme le dernier recours dans de nombreuses situations (Société Radio-Canada, 2012, février, 17). En Belgique, l’éloignement entre un enfant et sa famille biologique doit être temporaire et le plus court possible (Fédération Wallonie-Bruxelles, n.d.). Dans une quête de compréhension de cette idéologie, nous avons choisi de nous intéresser au placement, et en particulier à celui de l’accueil familial. Notre étude avait pour objectif d’approcher la famille d’accueil, l’enfant placé et la compréhension de tous les processus qui l’entourent. De ce fait, par intérêt, nous nous sommes centrées sur l’approche systémique et sur la question du sentiment d’appartenance, nous interrogeant sur la perception qu’avait l’enfant des personnes constituant sa famille. En outre, nous avons choisi d’étudier le conflit de loyauté afin de comprendre ce que pouvait ressentir un enfant vivant dans une famille au quotidien et gardant des contacts avec sa famille biologique. Pour atteindre nos objectifs, nous avons choisi d’utiliser des outils déjà validés mais également un outil que nous avons nous-mêmes créé sur base de différents indicateurs retrouvés dans la littérature scientifique. C’est avec une population de 10 familles d’accueil que nous avons travaillé. Nos résultats ont pu mettre en évidence que les familles d’accueil fonctionnent de manière adéquate et qu’elles sont capables d’équilibre. La compétence la plus menacée semble être la communication, en particulier lorsqu’elle a trait à la famille biologique. De plus, nous avons mis en exergue la présence d’une double appartenance, et ce, chez tous les enfants placés. Plus spécifiquement, nous avons découvert que ces derniers ressentent, dans la plupart des cas, un sentiment d’appartenance plus grand pour leur famille d’accueil que pour leur famille biologique. Nous avons également relevé que le concept de « famille » pouvait être difficile à comprendre pour certains, et que pour d’autres, cette notion n’englobait, spontanément, que les membres de leur famille d’accueil. Finalement, en ce qui concerne le conflit de loyauté, nous avons découvert qu’il est présent dans la majorité des familles rencontrées, à des intensités variables. Pour terminer, notre étude a pu relever des pistes cliniques et des perspectives de recherche. Ainsi, nous espérons que notre travail aura intéressé et qu’il invitera à la poursuite des recherches au sujet des familles d’accueil.