Impact des nouvelles technologies dans différentes psychopathologies : intercorporéïté et intersubjectivité

Abstract

Nous avons tout d’abord pu voir que les personnes atteintes de psychopathologies, en particulier de schizophrénie, de trouble de la personnalité borderline ainsi que de dépression, ont des difficultés dans leur entrée en relation, au niveau de leur intersubjectivité ainsi que de leur intercorporéïté. Les nouvelles technologies de communication (en particulier les e-mails, les médias sociaux et les téléphone portable/smartphone) ont permis de faire évoluer et de modifier les relations ainsi que la communication. Nous avons pu notamment voir que les patients atteints de psychopathologies avaient tendance à présenter un rapport différent à ces nouvelles technologies. Ils pourraient en effet présenter certaines formes d’incompétence ou d’inintérêt pour la dimension sociale et relationnelle de ces nouveaux outils de communication. A partir de là nous est venu plusieurs hypothèses, la première étant que les patients atteints de ces différentes pathologies auraient une utilisation spécifique des nouveaux médias de communication et que cette utilisation serait typique de leur pathologie. Nous avons ensuite émis l’hypothèse que ces nouveaux moyens de communication auraient un impact sur l’entrée en relation chez ces personnes, de par l’impact qu’ils auraient au niveau de leur intercorporéïté et de leur intersubjectivité. Une troisième hypothèse, qui découle de la seconde, serait que ces nouvelles technologies de communications engendreraient une différence dans l’entrée en relation chez ces patients par rapport à leur entrée en relation en face à face.

Pour tester cela, nous avons utilisé une méthode qualitative, qui est basée sur la grounded theory méthod. Nous avons réalisé un entretien avec 5 patients atteints de chaque psychopathologie, sur base d’un questionnaire regroupant les utilisations que ces patients peuvent faire des nouvelles technologies de communication

Les résultats montrent bien une utilisation différente de ces nouvelles technologies de communication en fonction des psychopathologies, mais également à l’intérieur même des groupes. De plus, nous avons pu voir un impact de ces nouvelles technologies de communication au niveau de l’intersubjectivité et de l’intercorporéïté chez ces patients, parfois positif, parfois négatif, suivant les différents individus. Ces nouvelles technologies engendrent des différences dans l’entrée en relation chez tous les patients, en fonction des psychopathologies mais également en fonction de différences inter-individuelles.