Etude de l’implication des récepteurs aux oestrogènes alpha et beta dans la différenciation sexuelle du cerveau et du comportement chez la caille japonaise

Abstract

Chez la caille japonaise, la différenciation sexuelle du cerveau et donc du comportement se fait via l’action des œstrogènes durant une période critique du développement embryonnaire. Jusqu’à présent il est communément admis que chez la caille, seuls les œstrogènes présents durant cette période critique ont des effets organisateurs. Cependant, des études montrent des effets organisateurs des hormones durant la puberté chez des mammifères, remettant en cause cette idée. Le but de la première partie de ce projet est donc de déterminer s’il existe des effets organisateurs des œstrogènes durant la puberté chez la caille. Pour ce faire, des cailles mâles ont été castrées puis traitées hormonalement. Trois groupes ont été implantés avec de la testostérone : un avant la puberté, un pendant et un après. Un quatrième groupe a été implanté avec un véhicule. Nos résultats suggèrent que la testostérone pubertaire a un rôle d’activation, et non d’organisation, sur le comportement reproducteur et la transformation de testostérone en œstradiol chez les oiseaux. Dans la seconde partie de ce projet, le but a été de déterminer les rôles respectifs des récepteur aux oestrogènes α et ß dans la différenciation sexuelle de la caille japonaise. En effet, leurs répartitions étant différentes au sein des tissus, il est possible qu’ils jouent des rôles différents dans la différenciation sexuelle du cerveau. Pour ce faire, des œufs fécondés ont été injectés avec un agoniste d’ERα, un agoniste d’ERß, les deux ou la solution contrôle. Les animaux ont ensuite été gonadectomisés et traités chroniquement avec de la testostérone. Les effets des différents traitements ont évalués à l’âge adulte. Nos résultats suggèrent qu’ERα a un rôle dans la différenciation sexuelle de caractéristiques morphologiques. ERβ serait impliqué dans la différenciation sexuelle du comportement et de caractéristiques anatomiques qui y sont liées. La question d’une possible interaction entre ERα et ERβ persiste.