La sensibilisation à l’éthanol comme modèle animal de l’alcoolo-dépendance : évaluation de l’effet du Baclofène sur l’expression de la sensibilisation

Abstract

Cette étude projette d’évaluer, à l’aide d’un modèle animal, l’efficacité d’un nouveau traitement pharmacologique controversé dans le cadre de l’alcoolisme : le Baclofène. Pour ce faire, nous nous penchons sur le concept de sensibilisation comportementale. Le paradigme de sensibilisation aux effets stimulants de drogues est régulièrement choisi dans les recherches animales afin de représenter la mise en place d’une dépendance. En effet, la sensibilisation joue un rôle clé dans le cadre de l’addiction car elle explique les comportements compulsifs de recherche de substances et de rechute chez l’homme. Pratiquement, des souris femelles de souche Swiss ont été soumises à un protocole de sensibilisation à l’alcool. Un appareil de vidéotracking était utilisé afin d’enregistrer l’hyperlocomotion induite par la prise chronique d’éthanol (2,5 g/kg). Par la suite, les animaux ont été exposés à une brève période d’abstinence pendant laquelle ils recevaient du Baclofène (0,01 ml/g). Une première session-test s’est insérée entre ces deux périodes afin d’évaluer le développement de la sensibilisation. Le dernier jour, une seconde session-test nous a permis de déterminer les effets aigus et chroniques du traitement sur l’expression de la sensibilisation. La spécificité de cette recherche résidait dans le fait d’administrer le traitement alors que la sensibilisation comportementale était déjà induite : ceci nous a permis de nous centrer sur l’expression de ce paramètre. Les résultats révèlent que la prise prolongée de Baclofène lors de la période d’abstinence mènerait à une accentuation de l’expression de la sensibilisation. Ceci nous amène à poser deux hypothèses alternatives. La première soutient l’existence d’une tolérance croisée entre ces deux drogues alors que la seconde envisage l’apparition d’une sensibilisation croisée entre ces produits. Dans ce cadre, le Baclofène pourrait être considéré comme un substitut de l’alcool. Toutefois, son efficacité et son rôle de substitut restent à préciser dans de futures études.