Evaluation de la perte ambigüe chez les aidants familiaux de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d'une démence apparentée

Abstract

La perte ambigüe, telle qu’étudiée dans ce mémoire, apparaît chez une personne dont le proche est présent physiquement mais absent psychologiquement, les membres de la famille ne sachant alors plus s’ils doivent considérer leur proche comme faisant ou non partie du système. Ce mémoire tente de comprendre les facteurs qui modulent cette perte. Les résultats ont été obtenus auprès de 41 aidants et 35 patients. Plusieurs présupposés ont été évalués. Tout d’abord, le lien entre le sentiment de perte ambigüe et la sévérité de la maladie a été testé, indiquant un lien entre la sévérité des troubles cognitifs du patient et le sentiment de perte ambigüe de l’aidant mais, aucune relation entre la sévérité des troubles comportementaux du proche et le sentiment de perte ambigüe chez l’aidant n’a pu être constatée. Ensuite, diverses hypothèses sur l’aidant, son vécu et sa gestion de la maladie ont été testées, indiquant un lien entre le sentiment de perte ambigüe et la qualité de vie de l’aidant. Par contre, aucune relation n’a pu être observée entre le sentiment de perte ambigüe de l’aidant et son besoin de maîtrise sur la situation, le sentiment de perte ambigüe de l’aidant et son sentiment d’efficacité ainsi qu’entre le sentiment de perte ambigüe et les stratégies de coping utilisées par l’aidant. Les données relatives au lien entre le sentiment de perte ambigüe chez l’aidant et ses stéréotypes ne permettent pas de conclure à une relation entre ces deux variables mais, il semblerait que les croyances que développe l’aidant quant à l’évitement de son proche par autrui influencent son sentiment de perte ambigüe. La troisième hypothèse s’est axée sur le lien entre le sentiment de perte ambigüe et l’autonomie du patient dans ses activités de la vie quotidienne, montrant ainsi un lien entre cette autonomie et le sentiment de perte ambigüe de l’aidant.