Le traitement des émotions chez les sujets psychopathes

Abstract

RÉSUMÉ : Derrière le terme de psychopathie se cache une notion beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît : faite d'ambivalences, de contradictions, de réfutations, la psychopathie demeure un challenge pour la recherche. Ce travail souhaite explorer la piste de l'adaptabilité des émotions dans le fonctionnement psychopathique et questionner la fonction ainsi que la place de la psychopathie au c ur de l'espèce humaine. La psychopathie n'est dès lors plus perçue en termes de déficit émotionnel mais bien en termes d'hyper-adaptabilité émotionnelle. L'hypothèse de travail étant que les sujets psychopathes, distanciés de leurs émotions, se montreraient plus performants dans certaines tâches cognitives, comme la résolution de problème ou la prise de décision, par rapport à des sujets non psychopathes sous l'influence d'un état émotionnel. Ceci donnant un sens éthologique et adaptatif à la présence d'un fonctionnement psychologique tel que la psychopathie au sein d'une société. Ce mémoire pose également la question de la place laissée vacante dans les recherches sur la psychopathie, par le versant adapté et intégré à la société que représentent certains sujets psychopathes. Très difficiles à recenser, à appréhender et donc à observer, ces successful psychopaths' apporteraient sans conteste un nouvel éclairage sur la connaissance et la compréhension de la psychopathie. Un sujet difficile comme la psychopathie illustre bien la nécessité d'avoir recours à une approche intégrative en psychologie et de dépasser certains clivages théoriques pour appréhender l'être humain dans sa globalité et dans sa particularité. Cette étude tente cette approche en alliant le test projectif du Rorschach à des tests de type cognitifs et des techniques d'induction d'émotions.