Emergence de la peste porcine africaine en Belgique

Abstract

La peste porcine africaine est une maladie touchant les suidés, causée par un arbovirus, seul représentant de la famille des Asfarviridae. Il provoque une fièvre hémorragique souvent mortelle et est transmis par voie oro-nasale entre les porcs domestiques et les sangliers ou par morsure de tiques comme c’était le cas dans le cycle sylvatique présent en Afrique. Découvert en 1909 au Kenya, en Afrique, et importé une première fois en Europe en 1957, il a fallu 30 ans pour l’éradiquer de la majorité des pays européens touchés, il reste endémique en Sardaigne depuis. Un nouveau foyer a été découvert en Géorgie en 2007 et le virus ne cesse de se propager depuis, atteignant la Belgique en septembre 2018 ainsi que l’Asie. Les organismes de santé publique vétérinaire internationaux et nationaux permettent un suivi de l’avancée de la maladie, une connaissance des mesures mises en place dans les pays atteints et la mise en place de nouvelles mesures de prévention et d’action autour d’un nouveau foyer. En l’absence de vaccin efficace, la lutte repose uniquement sur des mesures sanitaires (hygiène, contrôle des transports, abattage, etc.) et la sensibilisation de tous les acteurs y compris le grand public. Si dans les régions endémiques les porcs domestiques sont les principaux réservoirs rendant le contrôle des exploitations porcines indispensables, les sangliers sauvages sont les seuls impliqués actuellement en Belgique et leurs mouvements doivent donc être surveillés. Les différentes mesures mises en place ont prouvé leur efficacité en République Tchèque, seul pays européen à avoir retrouvé son statut indemne, contrairement à la Sardaigne où la peste porcine africaine reste endémique malgré plusieurs campagnes d’éradication. Le nombre de foyers en Belgique ne cesse d’augmenter et il est urgent de prendre des mesures efficaces pour limiter l’impact d’une épidémie principalement sur le secteur porcin.