La trépanation du sinus frontal dans le cadre du traitement de sinusite chez les bovins, ce n'est pas automatique

Abstract

Le dessein de cette recherche bibliographique est de rassembler toutes les informations nécessaires à la description de la méthode chirurgicale en vue d’un traitement d’une sinusite frontale chez un bovin. Le diagnostic de sinusite frontale se fait surtout grâce aux divers signes cliniques (jetage, cornage, écoulement de pus depuis la corne, …) et peut être confirmé par imagerie. 67% des cas de sinusites frontales sont dus à l’écornage et 25% font suite à une infection des voies respiratoires par Pasteurella multocida. D’autres agents comme Trueperella pyogenes, Actinomyces pyogenes, ou Escherichia coli sont également cités. La chirurgie consiste en la réalisation de deux à trois trous de trépanation préalablement bien repérés pour laver et drainer le sinus frontal de son contenu purulent. L’anesthésie est assurée grâce à un block supraorbitaire ou à un block cornual, même si l’association des deux blocks est préférable pour des raisons anatomiques. Le nursing est une étape importante du traitement et ne doit pas être relayé au second plan, le risque de récidive n’étant pas à exclure. Un traitement antibiotique basé sur un antibiogramme et un traitement anti-inflammatoire sont également mis en place. Néanmoins, cette étude a mis en évidence des divergences entre les différentes sources scientifiques, surtout en ce qui concerne les repères de trépanation. Une méthode indirecte et préventive consiste à diminuer la douleur lors de l’écornage, ce qui diminue l’apparition des comportements de douleur (secouement de la tête, grattage, …) et fait donc baisser le risque d’infection du sinus. Concernant le pronostic, il est réservé pour les cas chroniques et graves, tandis qu’il est bon lors de sinusites frontales aigües. Ces dernières sont rarement traitées par des accès chirurgicaux mais principalement par antibiothérapie. La prise de décision de trépaner le sinus frontal pour traiter une sinusite frontale ne s’applique pas dans tous les cas, surtout lors d’atteinte chronique chez les adultes. Les techniques et protocoles décrits dans la littérature scientifique doivent être adaptés à l’anatomie de la tête de chaque patient, constituant une aide au praticien vétérinaire quant à la détermination des repères de trépanation.