Etude typologique de l'élevage apicole au Bénin dans les régions du Plateau, de Borgou et des Collines

Abstract

Le Bénin est un pays agricole dont l’économie repose majoritairement sur ce secteur. L’élevage apicole n’étant que négligeable d’un point de vue macroéconomique, bien que le pays offre un environnement mellifère et que l’api-cueillette ainsi que l’apiculture traditionnelle soient pratiquées depuis des décennies. Le but de cette étude est de définir les différentes pratiques apicoles, ses contraintes et ses perspectives d’avenir. Pour ce faire, douze apiculteurs ont été interviewés sur trois régions du pays : le Plateau, le Borgou et les Collines. Plusieurs données ont été collectées, à savoir : les généralités de l’apiculteur, ses motivations, ses sources de savoir et savoir faire, sa pratique apicole proprement dite, son activité complémentaire et les contraintes rencontrées. L’apiculture semi-moderne, par l’usage de ruches kenyanes, est le modèle le plus utilisé car il semble convenir aux contraintes économiques de la population locale. Cette étude montre que le changement climatique est une problématique mondiale qui touche tant le secteur agricole qu’apicole. De plus, l’apiculture peut être astucieusement associée à un modèle agricole biologique. En effet, les butineuses augmentent considérablement la production des différents champs et en parallèle, l’abolition de l’utilisation des pesticides diminue l’incidence mortelle sur les abeilles. In fine, l’apiculture est une nouvelle source non négligeable de revenu pour la population locale, le miel se vend à 2500FCA/litre (1 FCA étant égal à 0,00152 €), et pourrait représenter en moyenne 88,12% du RNB par habitant. Il permet, également, indirectement une protection de l’environnement. De plus, nous émettons une hypothèse concernant le parasitisme causé par varroa destructor ; il est possible que Apis mellifera adansonni présente une résistance à l’acarien. En conclusion, l’apiculture au Bénin représente divers enjeux socioéconomiques et environnementaux : un revenu non négligeable pour la population locale, une préservation indirecte de la biodiversité, une utilisation moins intensive des produits phytosanitaires et un modèle agricole écologique et durable.