Analyse des vocalisations chez le porc et applications pratiques en élevage

Abstract

Les vocalisations, définies comme « la production active d’un son à l’aide d’un organe spécifique » (Manteuffel et al., 2004), sont originaires du larynx où un flux d’air provenant des poumons fait vibrer les cordes vocales et sont modifiées dans le tractus supra-laryngé. Il a ainsi été démontré que les sons dépendent directement des caractéristiques anatomiques et physiologiques de ces régions.

Les différentes études d’analyse des vocalisations sont construites selon des étapes similaires à chaque fois : l’enregistrement et l’analyse des cris, la mise au point d’une classification et enfin l’attribution de significations à ces vocalisations. Cependant, les auteurs utilisent des méthodes différentes pour y parvenir qui s’accompagnent toutes d’une certaine subjectivité et imprécision. Tallet et collaborateurs (2013) tentent de palier à ce problème en proposant une approche structurée et méthodique qui se base sur des éléments mesurables, objectifs et applicables à d’autres situations.

Lors de l’analyse acoustique des vocalisations, l’utilisation de paramètres vocaux permet une telle approche méthodique et constitue une étape primordiale pour la mise en place de règles de classification.

Lors de l’étape de classification, Tallet et collaborateurs (2013) se demandent dans un premier temps si le répertoire vocal des porcs peut être divisé en catégories bien distinctes ou s’il varie de manière continue. Il s’agirait alors respectivement d’une classification « discrete » ou « graded » des vocalisations. Cependant, la littérature appuyant ces deux théories, il n’est pas possible à ce stade de privilégier l’une ou l’autre.

Après la mise en place d’un système de classification basé sur les paramètres vocaux, l’attribution d’une signification constitue la dernière étape de cette analyse. La façon de faire la plus fréquemment rencontrée consiste à interpréter les vocalisations en fonction de la situation dans laquelle elles sont émises. Cependant, la mise en corrélation directe des deux s’accompagne souvent d’une interprétation subjective des auteurs. L’utilisation de la notion d’émotion, qui peut être définie comme la réaction d’un individu à un élément extérieur, et de ses composants (la « valence » et le « arousal ») comme outil pour caractériser les situations et vocalisations semble très prometteur. Il constituerait une méthode commune qui permettrait de comparer les différentes études entre elles et permettrait ainsi une approche objective et plus générale.

Enfin, l’étude des vocalisations constitue un outil très important pouvant servir dans un contexte d’élevage, mais également dans d’autres situations comme le transport et l’abattage, et occupe déjà une place primordiale dans les recherches sur le bien-être animal.