Développement de l'élevage caprin en Afrique de l'Ouest dans le cadre de la lutte contre la pauvreté

Abstract

En Afrique de l’Ouest, l’élevage caprin est important et représente 37,2 % des effectifs d’animaux de production. On y trouve la chèvre du Sahel, longiligne présente dans la région aride et la chèvre naine dans les régions humides. Ces chèvres sont très prolifiques notamment par leur précocité sexuelle mais leurs chevreaux sont sensibles aux changements de saisons et au déclin nutritionnel subséquent de la mère. L’élevage dominant en Afrique de l’Ouest est le pastoralisme et consiste en la mobilité des animaux pour subvenir à leurs besoins alimentaires. La chèvre a la particularité de valoriser les fourrages de faible qualité et fournit un lait réputé pour ses hautes qualités nutritives et thérapeutiques. C’est une espèce incluse dans la culture africaine au sein de laquelle sa viande et la transformation de son lait en produit caillé y sont largement consommés dans le quotidien comme lors d’événements sociaux. Elle représente une sécurité alimentaire ainsi qu’une épargne non négligeable pour les plus démunis ce qui lui attribue le nom de « vache des pauvres ». L’élevage joue un rôle majeur en Afrique de l’Ouest et contribue à 44% du PIB agricole et à l’emploi de la moitié de la population active. Les systèmes de productions alimentaires souffrent cependant de l’impact des crises socio-politiques, sanitaires et environnementales, du manque de financement des pouvoirs publics et de l’importation en provenance de pays extra-africains. Seul le partenariat entre l’Etat et les institutions nationales et internationales peut instaurer un développement rural durable. Les femmes représentent 80% de la population mondiale sous le seuil de pauvreté. Elles sont victimes d'une forme d'exclusion socio-économique et culturelle qui les empêchent de s’intégrer à la vie économique nationale, bien quelles jouent un rôle majeur dans le progrès des sociétés rurales. Elles sont les principales détentrices de chèvres et peuvent y trouver un moyen pour valoriser leur faible statut social au sein des sociétés rurales notamment en s’associant à des coopérations locales. Les programmes de développement utilisent ces coopérations afin de redresser les conditions socio-économiques des populations marginalisées. Ils leur donnent accès à l’élevage de chèvre ainsi qu’à une série de formations partant de la conduite d’élevage à la commercialisation en passant par l’amélioration génétique. Le développement de l’élevage caprin nécessite une structuration de la filière, des éleveurs aux pouvoirs publics, afin de pouvoir s’instaurer sur le marché national. Il s’envisage alors comme une solution potentiellement durable sous l’élevage agro-pastoral, afin d'aider les plus démunis à sortir de la pauvreté.