Le Syndrome de Fanconi acquis chez le chien après ingestion de chicken jerky treats

Abstract

Le syndrome de fanconi est dû à une dysfonction généralisée des tubules rénaux proximaux qui va provoquer des pertes urinaires anormales de glucose, d'acides aminés, de protéines, de bicarbonate et de phosphate. Cette atteinte est rare, les cas les plus fréquemment décrits sont en rapport avec une origine génétique de la maladie et sont présents chez les chiens de race basenjis. Depuis 2007, un nombre important de cas ont été rapportés à l’administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments, la FDA (Food and Drugs Administration) associée à l’ingestion de friandises à base de poulet provenant de Chine et traduisent une origine acquise de la maladie tout comme cela a pu être décrit lors d’expositions à certains médicaments (antibiotique comme la gentamicine) ou toxique comme le mercure. Le syndrome de fanconi se manifestera en clinique par un chien présentant de la polyurie-polydypsie, de l’amaigrissement, de l’anorexie, des signes gastro-intestinaux (vomissements, diarrhées) qu’il faudra mettre en corrélation avec les examens complémentaires. Le diagnostic d’un syndrome de fanconi peut être difficile à établir, mais indispensable pour une prise en charge rapide de l’animal. Le degré d’atteinte dépendra de la quantité administrée et de la durée d’exposition ce qui peut, comme nous l’étudions dans les deux cas présentés, faire varier la clinique et les résultats des examens complémentaires d’un chien à l’autre, et rendre le diagnostic d’autant plus délicat. Il passe notamment par une analyse d’urine et de sang (biochimie et gaz sanguin) qui révélera dans la plupart des cas une glucosurie sans hyperglycémie et une acidose métabolique. Cette affection est transitoire dans la plupart des cas, une prise en charge rapide par l’arrêt des friandises ainsi qu’un traitement de soutien de la fonction rénale et de correction de l’équilibre acido-basique permet d’éviter une décompensation en insuffisance rénale aiguë qui assombrira beaucoup plus le pronostic de l’animal. Bien qu’un lien existe entre la consommation de ces friandises et l’apparition d’un syndrome de fanconi, la cause exacte de la maladie (contaminants en cause) et le mécanisme reste a ce jour peu connus et encore à l’étude. Le risque reste néanmoins bien présent et doit être abordé par le vétérinaire lors de toutes suspicion de consommation de telles friandises