L'acharnement thérapeutique chez les animaux de compagnie : étude bibliographique et mise au point d'un système d'évaluation à destination des propriétaires aidant à la prise de décision

Abstract

En médecine vétérinaire, l’acharnement thérapeutique est défini par tout traitement qui serait contraire aux intérêts de l’animal et qui aurait comme aboutissement un bilan bénéfice-dommage pire que l’absence de traitement. Ce dernier provoque chez l’animal des troubles physiologiques aigus ou chroniques accompagnés dans la grande majorité des cas de souffrance et douleurs.

Étant donné la difficulté de généralisation et de délimitation dû à la spécificité de chaque situation, il n’existe pas de loi définissant un véritable cadre légal précis pour cette notion. Son évaluation est donc soumise à une appréciation subjective et personnelle.

Le vétérinaire participe à un trilemme éthique avec l’animal et son propriétaire. Garant des intérêts de l’animal, il a également le devoir d’informer, de conseiller et de guider les propriétaires en ne négligeant aucune option, y compris l’euthanasie s’il la juge nécessaire et adaptée. Entre le vétérinaire et le propriétaire une relation de confiance mutuelle doit s’établir et les décisions finales du propriétaire, responsable légal de l’animal, doivent être respectées.

Cependant, le vétérinaire doit garder son intégrité morale et éthique et ne pas céder face à la pression du propriétaire ou de ses pairs. Il doit également réfléchir à ses motivations personnelles afin de ne pas y voir d’intérêt personnel.

Afin de limiter les situations amenant à de l’acharnement thérapeutique, des grilles d’évaluation sont à la disposition des vétérinaires dans le but de les aider à définir avec les propriétaires des limites acceptables et raisonnables. L’élaboration d’un système à destination des propriétaires pourrait leur permettre une prise de conscience plus facile ainsi qu’un suivi régulier de l’évolution de l’état de leur animal.