Utilisation des Anti-inflammatoires Non Stéroïdiens lors de la réalisation de la césarienne élective dans l'espèce bovine en Wallonie

Abstract

En Belgique, plus de 90% des veaux de race Blanc Bleu Belge naissent par césariennes. Cette chirurgie génère de la douleur, bien gérée par l’administration locale d’anesthésique. Cependant, la douleur post-opératoire est moins souvent prise en compte. Afin d’établir un protocole de gestion de la douleur adéquat, il faut être capable de la reconnaitre et de l’évaluer. L’évaluation de la douleur bovine est encore peu rapportée dans la littérature et est rendue compliquée par la nature stoïque des bovins. Afin de pouvoir la reconnaître, il existe des méthodes objectives, basées sur la mesure des réponses physiologiques au stress, ainsi que des méthodes subjectives, s’appuyant sur l’évaluation du comportement et de la posture. Les Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens combinent une action anti-inflammatoire, antipyrétique et analgésique. Les vaches ayant reçu du méloxicam passent significativement plus de temps couchées après la césarienne que celles n’ayant pas reçu d’AINS, suggérant que l’augmentation du temps de couchage est un indicateur de confort. Cependant, il est controversé dans la littérature, étant perçu par certains comme un signe de douleur. Une enquête auprès de 152 vétérinaires de Wallonie a été réalisée. Seulement 4% des vétérinaires utilisent des AINS lors de césariennes. L’AINS le plus couramment utilisé est le méloxicam. La voie d’administration la plus choisie est l’intramusculaire et le moment de l’administration est après la césarienne. Les raisons pour lesquelles les vétérinaires n’utilisent pas d’AINS sont le prix trop élevé, le désaccord des éleveurs et enfin le manque d’intérêt de leur administration. Une minorité des vétérinaires pensent que leur utilisation permet de réduire le taux de complications post-opératoires. Une majorité pense que les utiliser permettrait de réduire la douleur post-opératoire et sont prêts à les utiliser si cela améliore le bien-être des vaches après la césarienne et/ou si le prix des AINS devenait plus abordable.